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Parole de spécialiste — 15 minutes

La saison du rhume et de la grippe est à nos portes !

Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Vulgarisateur scientifique

Chaque année, c’est la même rengaine : l’arrivée du temps froid marque le début de la saison du rhume et de la grippe. Mais pourquoi les infections virales des voies respiratoires sont-elles plus fréquentes par temps froid ? Il en est ainsi parce que le virus de la grippe est très sensible à l’humidité et à la chaleur. Pour proliférer, il a besoin de températures froides et d’un environnement sec comme ceux qui prévalent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Sans oublier qu’on passe plus de temps à l’intérieur, en plus grande proximité les uns avec les autres. Le raccourcissement des jours pourrait également avoir un rôle à jouer, puisque la vitamine D et la mélatonine dépendent des rayons ultraviolets du soleil pour être produites. Or, de faibles taux de vitamine D et de mélatonine ont été associés à un affaiblissement du système immunitaire [1].

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Comment se protéger du rhume ?

À moins de vivre dans l’isolement total, il n’existe aucun moyen de protection infaillible contre le rhume. Aucun vaccin ni traitement efficace n’est offert contre les quelque 200 souches virales responsables de la maladie.

On trouve cependant une mine de conseils sur le Web, beaucoup relevant du gros bon sens : se laver les mains fréquemment, éviter de se toucher le visage, maintenir la propreté des surfaces et des objets, et utiliser des articles jetables et des serviettes en papier si un membre de la famille manifeste des symptômes.

D’autres recommandations peuvent également s’avérer utiles, même si la plupart ne reposent pas sur des preuves scientifiques irréfutables. Par exemple, il est recommandé de prendre des suppléments de vitamine C, de vitamine D, de vitamine E et de zinc ou de consommer de l’échinacée, du ginseng et des probiotiques. Une bonne hygiène de sommeil est également associée au renforcement du système immunitaire.

Tousser dans le repli de son coude ou porter un masque n’a bien sûr aucun effet sur sa propre santé, mais peut contribuer à protéger son entourage. La prévenance est de mise en tout temps.

À lire aussi : Manger des oranges aide-t-il à guérir d’un rhume ?

Qu’en est-il de la grippe ?

Il existe des vaccins contre la grippe (influenza), mais leur efficacité, qui oscille en moyenne autour de 60 %, varie grandement d’une année à l’autre. C’est durant l’hiver 2014-2015 qu’on a observé le taux d’efficacité le plus bas jamais atteint, soit 19 % [2].

Cette variation s’explique par le processus long et fastidieux qui préside à la préparation des vaccins. La composition des souches virales qui peuvent causer la grippe varie d’une année à l’autre. Or, pour préparer suffisamment de doses à temps pour les campagnes de vaccination de l’automne, il faut mettre au point le vaccin à partir des souches qui ont circulé ailleurs dans le monde au cours des mois précédents. (Pour nous, au Canada, ce sont les souches qui ont récemment causé des épidémies dans l’hémisphère sud.) Rien ne garantit toutefois que l’ensemble ou même une partie de ces souches se propageront au cours de la prochaine saison. Il n’est pas rare d’ailleurs que des souches inattendues fassent leur apparition.

Cela dit, il est préférable de protéger à 60 %, voire à 20 %, une grande partie de la population contre une infection potentiellement mortelle que de ne pas la protéger du tout. La vaccination annuelle contre la grippe est particulièrement indiquée chez certains groupes de personnes vulnérables aux complications de la grippe, comme les jeunes enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes atteintes de certaines maladies chroniques. Dans de nombreuses régions du monde, dont le Québec, les autorités sanitaires locales mettent en œuvre des campagnes de vaccination gratuites à l’intention de ces populations à risque [3].

Infection streptococcique et mal de gorge

Les maux de gorge (pharyngites) sont presque toujours causés par un virus. Les infections bactériennes causées par le streptocoque du groupe A sont toutefois responsables de 20 % à 30 % des pharyngites (le terme médical pour désigner le mal de gorge) chez les enfants et de 5 % à 15 % des pharyngites chez les adultes.

L’infection au streptocoque du groupe A n’est pas aussi étroitement liée à la saison froide que la grippe. En fait, elle peut survenir à tout moment ; elle est cependant plus fréquente en hiver et au début du printemps et de l’automne, car la bactérie dépend de la promiscuité humaine pour proliférer.

Symptômes

Parmi les symptômes de la pharyngite, mentionnons :

  • la fièvre ;
  • un mal de gorge qui se manifeste souvent brusquement ;
  • une déglutition douloureuse ;
  • des amygdales rouges et enflées, parfois accompagnées de plaques blanches de pus ;
  • de minuscules taches rouges sur le palais ;
  • des ganglions lymphatiques enflés et sensibles dans le cou.

Traitements

Contrairement à l’infection virale qui disparaît d’elle-même, la pharyngite bactérienne doit être traitée par des antibiotiques. À défaut de traitement, elle peut évoluer vers la scarlatine (une maladie inflammatoire touchant plusieurs organes) ou entraîner des complications telles que le rhumatisme articulaire aigu ou une maladie du rein post-infectieuse (glomérulonéphrite).

À lire aussi : Pharyngite à streptocoque : Biron permet d’en avoir le cœur net plus rapidement grâce à un nouveau test moléculaire

Pour prévenir le développement de souches de bactéries résistantes aux antibiotiques, il n’est pas recommandé de traiter tous les maux de gorge par des antibiotiques, mais seulement ceux qui sont causés par le streptocoque du groupe A. Comme les signes et symptômes d’une infection bactérienne sont les mêmes que ceux d’une infection virale, il faut généralement procéder à un frottis de la gorge (test de dépistage rapide du streptocoque) pour confirmer la présence de la bactérie. En cas de résultat positif, un traitement antibiotique peut être entrepris sans tarder.

Par contre, la situation est un peu plus compliquée en cas de résultat négatif. En effet, les tests non positifs doivent être confirmés en laboratoire. La présence du streptocoque A est habituellement confirmée par l’analyse d’un prélèvement de gorge, mais il peut être nécessaire d’attendre jusqu’à 48 heures pour obtenir un résultat définitif. Autrement dit, il faut compter deux jours avant d’entreprendre le traitement de suppression. Par contre, grâce aux progrès de l’analyse moléculaire, certains de ces tests sont maintenant offerts sur le marché et peuvent être effectués en quelques minutes seulement. Résultat : le patient et son médecin ont accès aux résultats le jour même. Ce test repose sur l’identification de la signature génétique du streptocoque et possède la même fiabilité que l’analyse d’un prélèvement de gorge en 48 heures.

Pour du soutien professionnel, nous sommes là pour vous aider.

Nous offrons des services qui peuvent aider votre médecin à diagnostiquer les infections bactériennes de la gorge et ainsi, à déterminer le bon traitement.

Si vous avez des questions ou désirez obtenir plus d’information, n’hésitez pas à contacter le service à la clientèle de Biron Groupe Santé au 1 833 590-2714.

Sources3
  1. Elert, Emily. « FYI: Why Is There A Winter Flu Season? », Popular Science, 2 juillet 2019. http://www.popsci.com/science/article/2013-01/fyi-why-winter-flu-season.
  2. « CDC Seasonal Flu Vaccine Effectiveness Studies », Centers for Disease Control and Prevention. https://www.cdc.gov/flu/vaccines-work/effectiveness-studies.htm, consulté le 1er octobre 2019.
  3. « Programme de vaccination contre la grippe », Gouvernement du Québec. https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/vaccination/programme-de-vaccination-contre-la-grippe/, consulté le 7 novembre 2019.
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Vulgarisateur scientifique
Pendant une cinquantaine d’années, Raymond Lepage a agi comme biochimiste clinique responsable de laboratoires tant publics que privés. Professeur agrégé de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, il a également été consultant, chercheur, expert juriste et conférencier. Auteur ou coauteur de plus de 100 publications parues dans des congrès et des revues scientifiques, il consacre désormais une partie de sa semi-retraite à la vulgarisation scientifique.