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Petit Guide Biron — 22 minutes

Qu'est-ce qu'un trouble musculosquelettique (TMS)?

Que veut-on dire par troubles musculosquelettiques?

Les troubles musculosquelettiques (TMS) regroupent l’ensemble des blessures qui affectent les articulations, les muscles, les tendons, les ligaments, les cartilages et parfois les nerfs.
un pied en squelette

Tous les jours, le système musculosquelettique est sollicité pour soulever et transporter des objets, s’asseoir, se tenir debout, marcher, bouger et travailler. Toutefois, ces tâches – ou la façon dont elles sont exécutées – exigent parfois des efforts excessifs, ce qui peut causer de la douleur et entraîner une blessure plus grave appelée trouble musculosquelettique (TMS). Le mal de dos, la douleur aux épaules, la tendinite, la bursite, l’épicondylite, les entorses lombaires et la hernie discale sont quelques exemples de TMS.

Symptômes d’un TMS

Les signes et symptômes de TMS se développent progressivement lors d’un surmenage constant. Ils peuvent être liés au travail, au sport, aux activités quotidiennes ou à l’âge, et touchent principalement les articulations, les muscles et les tendons. Des malaises, de l’inconfort et des douleurs constituent les premiers symptômes de TMS. Ces symptômes peuvent s’aggraver et, s’ils ne sont pas réglés, réduire la qualité de vie.

  • Inconfort ou douleur à une articulation (en mouvement et au repos)
  • Raideur articulaire
  • Fatigue localisée (diminution de l’endurance et de la force musculaire)
  • Diminution de l’amplitude des mouvements, allant jusqu’à l’impossibilité de bouger
  • Enflure
  • Engourdissement
  • Augmentation de la sensibilité

Causes des troubles musculosquelettiques

Les TMS sont causés par des gestes fréquents, répétitifs et traumatisants pour les structures musculaire et squelettique. C’est pourquoi ils se manifestent souvent lors des activités exécutées sur les lieux de travail, mais ils peuvent aussi survenir lors d’activités sportives et journalières, à la maison ou ailleurs.

Principaux facteurs pouvant entraîner des TMS
  • Mouvements répétitifs, comme le déplacement d’une souris d’ordinateur
  • Efforts intenses et continus, comme soulever et déplacer des objets lourds
  • Travaux accomplis dans un mauvais environnement, comme un poste de travail mal adapté ou encore le froid, le bruit ou un mauvais éclairage
  • Posture contraignante, comme une position courbée ou immobile pendant une longue durée
  • Tâches soumettant les articulations à des chocs ou à des vibrations, comme l’utilisation d’un marteau-piqueur ou d’une sableuse
  • Stress

Stades des TMS

Initialement bénins, les TMS peuvent s’aggraver progressivement. Ils passent généralement par trois stades :

Stade 1 Des douleurs et de la fatigue se font sentir au niveau du membre atteint, mais elles disparaissent le soir.
Stade 2 Les douleurs et la fatigue éprouvées plus tôt dans la journée persistent le soir
Stade 3 Les douleurs, la fatigue et la faiblesse persistent même au repos et peuvent nuire au sommeil.

Parties du corps affectées

Toutes les parties du corps peuvent être touchées par un TMS, mais certaines le sont plus fréquemment que d’autres. Voici les atteintes les plus courantes.

Cou

Les cervicalgies (douleurs au cou) ont plusieurs causes (notamment une entorse cervicale, un torticolis ou de l’arthrose). Elles sont souvent accompagnées d’une raideur qui restreint considérablement les mouvements du cou.

Les cervicalgies peuvent être ressenties dans le haut du corps, particulièrement au dos et dans les épaules. C’est le tissu atteint (vertèbres, tendons, ligaments, muscles ou nerfs) qui détermine les symptômes ressentis.

Épaules

Le TMS qui affecte le plus souvent l’articulation de l’épaule est la tendinopathie de la coiffe des rotateurs. Elle est causée par la surutilisation d’un tendon. Les mouvements répétitifs mal exécutés peuvent entraîner des blessures aux tendons et ainsi réduire leur élasticité.

Coude

Les articulations, ainsi que les os ou tissus qui y sont liés, comme les tendons, peuvent causer des douleurs au coude. On constate deux types de blessures touchant les tendons du coude:

  • Coude du joueur de tennis (épicondylalgie externe/épicondylite). Douleur à l’extérieur de l’avant-bras, près du coude, dans l’épicondyle (os en saillie de la face externe de l’humérus)
  • Coude du golfeur (épicondylalgie interne/épithrochléite). Douleur à l’intérieur de l’avant-bras, dans l’épitrochlée (os en saillie de la face interne de l’humérus)
Poignet, main et doigts

Une utilisation excessive, répétitive ou brutale du poignet peut notamment entraîner les TMS suivants:

  • Tendinite du poignet ou syndrome de De Quervain. Inflammation des tendons du poignet
  • Syndrome du canal carpien. Compression du nerf médian du canal carpien qui cause des fourmillements dans les doigts et une perte de force musculaire
  • Syndrome de la loge de Guyon. Compression du nerf cubital du poignet.

Dos

Les douleurs cervicales (au cou) et dorsales (au dos) constituent des motifs très fréquents de consultation médicale. Leur fréquence augmente avec l’âge et elles touchent la moitié des individus âgés de plus de 60 ans. Au travail, les douleurs dorsales sont une importante cause d’absentéisme. Les douleurs cervicales et dorsales sont causées par de l’usure ou des atteintes à la colonne vertébrale.

Le rôle des vertèbres

La colonne vertébrale est composée d’un empilement d’os, appelés vertèbres, dont le rôle est d’offrir un soutien à la fois résistant et souple à la partie supérieure du corps. Les vertèbres assurent également la protection de la très fragile moelle épinière qui relie le cerveau à toutes les parties du corps à travers les nerfs.

On compte au total 33 vertèbres classées en 5 groupes qui sont répartis le long de la colonne.

  • 7 vertèbres cervicales (C1 à C7)
  • 12 vertèbres thoraciques (T1 à T12)
  • 5 vertèbres lombaires (L1 à L5)
  • 5 vertèbres sacrées fusionnées (S1 à S5)
  • 4 vertèbres coccygiennes fusionnées

Chaque vertèbre est formée d’une partie ovale à l’avant (corps de la vertèbre) et d’une partie en demi-cercle à l’arrière dotée de pointes, de pédicules et d’articulations (facettes) ainsi que d’une épine qui peut être facilement palpée ou visualisée.

Entre les deux parties se trouve le canal rachidien par où passent les fibres nerveuses qui relient le cerveau au reste du corps. Ces fibres nerveuses sortent par des espaces entre les vertèbres (foramens), du cou jusqu’à la jonction entre la dernière vertèbre lombaire et la première vertèbre sacrée (L5-S1).

Les vertèbres sont séparées de leur voisine par un disque qui permet d’amortir les chocs entre chaque vertèbre. Ce disque est composé d’un noyau souple de matière gélatineuse dans une enveloppe rigide.

Hernie discale

Une hernie discale se produit lorsque l’enveloppe du disque se rompt et qu’une partie du noyau gélatineux en sort, entraînant un contact douloureux avec les fibres nerveuses. Elle peut être causée par la dégénérescence des disques, causée par l’âge, ou par un traumatisme ou un faux mouvement.

La majorité des hernies discales surviennent au bas du dos, dans la région lombaire, causant une lombalgie. Si la hernie comprime l’une des racines du nerf sciatique, elle peut s’accompagner de douleurs le long d’une jambe.

Entorse lombaire

Elle se manifeste par une douleur au bas du dos (niveau des vertèbres lombaires L1-L5) ou au niveau du bassin, du sacrum ou du postérieur. On peut également ressentir la douleur dans la cuisse. Les entorses lombaires sont souvent causées par des traumatismes, des chutes ou de faux mouvements. Elles se manifestent après un étirement, une rupture ou une déchirure des muscles ou des ligaments dorsaux, provoqués le plus souvent par un mouvement brusque ou anormal de l’articulation.

Certaines personnes sont plus à risque d’avoir ce genre d’affection, dont celles qui ont une instabilité lombaire connue, qui adoptent de mauvaises postures ou qui sollicitent énormément le bas de leur dos lors de leurs activités. Certains facteurs peuvent aussi augmenter le risque d’entorse lombaire, comme la sédentarité, la grossesse, le surplus de poids et une mauvaise hygiène de vie.

Syndrome discal

Le disque intervertébral assure la flexibilité de la colonne vertébrale. S’il est soumis à une pression anormale constante, il peut se courber ou se fragmenter et provoquer une douleur importante de même que des troubles neurologiques, notamment une perte de force ou des engourdissements.

Syndrome sacro-iliaque

Les articulations sacro-iliaques relient les os du bassin au sacrum au bas de la colonne vertébrale. Un faux mouvement, une posture incorrecte ou prolongée ou des efforts excessifs au niveau du bassin peuvent causer une surcharge de travail pour la colonne lombaire et endommager des tissus. Ce syndrome peut aussi être occasionné par un traumatisme, comme une chute sur les fesses, ou une dégénérescence des tissus, souvent causée par l’arthrose.

Les douleurs apparaissent généralement d’un seul côté, dans le bas du dos, dans la fesse, dans l’aine et même dans la cuisse.

Syndrome facettaire lombaire

La facette est une articulation située à l’arrière des disques intervertébraux et entourée d’une capsule. La douleur est causée par une détérioration ou une inflammation du cartilage de la facette et de la capsule, et des ligaments qui les entourent. Cette douleur peut être plus intense à la fin de la journée en raison du mouvement des vertèbres et d’une surutilisation de l’articulation.

Genou

L’ articulation du genou est complexe et comprend plusieurs composants :

  • Cartilage (permet au fémur et au tibia de glisser l’un sur l’autre)
  • Ménisques (en forme de croissant, absorbent les chocs et stabilisent l’articulation)
  • Capsule (enveloppe fibreuse recouvrant l’articulation et tapissée de la membrane qui produit le liquide synovial)
  • Bourses synoviales (poches membraneuses remplies de liquide synovial)
  • Ligaments latéraux (stabilisent le genou)
  • Muscles, os et tendons

Le genou est l’articulation la plus grosse du corps. Son bon fonctionnement est crucial à la mobilité et à la stabilité. Lors de certains mouvements, comme monter un escalier, les genoux supportent de quatre à cinq fois le poids du corps. Les mouvements répétitifs peuvent les abîmer facilement.

Les douleurs aux genoux peuvent apparaître à tout âge et dans toute situation, même chez les personnes sportives et en excellente santé. Voici quelques symptômes courants :

  • Douleur aiguë en marchant, en restant debout pendant longtemps, en montant ou en descendant des marches ou en étant à genoux (douleur fonctionnelle)
  • Douleur qui réveille la nuit (douleur inflammatoire)
  • Douleur ou fatigue dans les jambes
  • Douleur aux hanches
  • Blocage
  • Mauvais équilibre

Les TMS du genou sont associés à divers problèmes :

  • L’entorse (ligament étiré)
  • Les tendinopathies (ou tendinites)
  • Les lésions des ménisques
  • L’hygroma ou bursite du genou (inflammation des bourses séreuses, des poches assurant le bon glissement des tendons)
  • La compression du nerf sciatique (du côté du mollet)
Les trois TMS les plus fréquents
  • Syndrome fémoro-rotulien: Il se définit comme une irritation et une inflammation des cartilages d’articulation du genou entre le fémur et la rotule. La douleur survient généralement à la suite d’une utilisation ou d’une sollicitation excessive de l’articulation, comme lors de l’augmentation rapide de l’intensité d’une activité.
  • Syndrome de friction de la bandelette ilio-tibiale: La douleur apparaît généralement lors de la pratique répétée de flexions et d’extensions du genou, comme en courant ou en faisant du vélo. L’irritation et l’inflammation sont causées par le frottement répétitif de deux structures externes du genou: la bande fibreuse se trouvant sur la face externe de la cuisse et une protubérance du fémur.
  • Bursite du genou: La bursite est une inflammation de la bourse séreuse (coussinet qui contient le liquide servant à diminuer les frottements entre les os, les tendons et les muscles du genou). Une position fréquente à genoux, une chute sur les genoux et la course à pied sont les principales causes de bursite.

Diagnostic

Le diagnostic des TMS est souvent obtenu en cabinet à partir de l’histoire du cas (type de douleur, activité physique pratiquée, description de la blessure, etc.) complété par un examen physique (palpation, évocation de la douleur à l’extension et à la compression du muscle, recherche de signes inflammatoires, etc.). Ces examens sont souvent suffisants pour entreprendre un traitement.

Selon la complexité du cas, le professionnel de la santé pourra recourir à d’autres techniques diagnostiques :

Imagerie

On parle ici de rayons X, de résonance magnétique (IRM) et d’échographie. Les rayons X ne sont pas toujours en mesure de confirmer un diagnostic, mais permettent souvent d’éliminer d’autres causes de la douleur (déformation des os, arthrose, arthrite, etc.). L’IRM est plus appropriée pour révéler un problème des tissus mous (tendons, ligaments, etc.). L’échographie est de plus en plus utilisée pour identifier les anomalies et une inflammation à l’intérieur et autour des articulations, ainsi que des déchirures ou une inflammation des tendons.

Tests de laboratoire

Les tests sanguins sont surtout utiles pour confirmer la gravité de l’inflammation (formule sanguine, protéine C-réactive (CRP), vitesse de sédimentation). D’autres vont permettre de confirmer des causes secondaires (anticorps associés à l’arthrite ou autres atteintes du tissu conjonctif ou musculaire, etc.).

Dans le cas de douleurs aux grosses articulations (genou, coude), un examen du liquide présent dans l’articulation (liquide synovial) peut être réalisé à partir d’une ponction du liquide (arthrocentèse).

Électromyographie (EMG)

Cette technique, qui consiste à enregistrer les impulsions électriques dans les muscles, permet de vérifier si les impulsions nerveuses se rendent aux muscles, et d’enregistrer l’activité électrique pendant la contraction et le relâchement des muscles.

Traitement

Le traitement des TMS est varié et dépend, entre autres, du type et de la gravité des douleurs, de l’âge et de l’activité (travail, loisir) à l’origine du TMS.

Suppression des déclencheurs

La suppression ou le contrôle des éléments déclencheurs (gestes répétitifs, vibrations, etc.) doit être envisagé en même temps que débute le traitement du TMS lui-même. Ce premier geste est particulièrement important lorsque le TMS se produit en milieu de travail.

Application de chaleur ou de froid

Le froid peut aider à réduire la douleur et l’enflure. Il est surtout indiqué dans les cas de blessures et d’inflammation (tissus enflés, rougis, très chauds et irrités).

En l’absence de signes importants d’inflammation ou d’enflure, c’est plutôt la chaleur qui permet de soulager certaines douleurs musculaires en accélérant la circulation du sang.

Attelles

Des attelles de toutes sortes peuvent être utilisées pour limiter les mouvements des articulations qui provoquent la douleur (cou, épaules, dos, bras, poignet, pouce, genou, cheville, etc.).

Repos, massages, physiothérapie, rééducation

Dans les cas plus bénins, le repos peut souvent amener un soulagement complet de certaines douleurs. La physiothérapie et les disciplines associées (chiropratique, kinésiologie, massothérapie, etc.) sont très utiles pour traiter la douleur et corriger certaines incapacités ou encore adapter l’environnement de travail ou de vie afin d’éviter l’aggravation des symptômes.

Médicaments de base

Les antidouleurs comme l’acétaminophène sont les premiers médicaments proposés en cas de douleur, mais ils ne sont pas toujours efficaces si la douleur est persistante.

  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène ou les salicylates sont utilisés en cas d’inflammation. L’infiltration de corticostéroïdes (dérivés de la cortisone) est suggérée en cas de douleur chronique.
Infiltration de plasma riche en plaquettes

Ce traitement relativement récent consiste à injecter un concentré de plaquettes provenant du patient ou de la patiente dans une articulation ou un tendon afin de réparer les tissus et de soulager la douleur. Ce traitement est particulièrement utile pour les adeptes du sport.

Chirurgie

La chirurgie est rarement utilisée pour le traitement des TMS. Elle est cependant indiquée dans certaines situations comme le traitement du syndrome du canal carpien et de certaines affections de la colonne vertébrale.

Prévention

La prévention des troubles musculosquelettiques est un élément incontournable pour diminuer l’incidence de ces troubles au travail, mais aussi dans les milieux de vie (maison, gymnase, etc.). En repérant et en maîtrisant les sources de TMS, comme une mauvaise posture, des exercices répétitifs ou des efforts excessifs, il est possible de limiter leur apparition et leurs désagréments.

En cas de douleurs musculosquelettiques, il est important de consulter un ou une professionnel(le) de la santé pour éviter que la situation ne s’aggrave.

Pour en apprendre davantage sur les TMS Institut national de Santé publique Québec Centre canadien d’hygiène et de santé au travail

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