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Petit Guide Biron — 32 minutes

Les troubles digestifs

Fonctionnement du système digestif

une soupe épicée

La digestion est une fonction biologique qui transforme les aliments que vous consommez en nutriments qui traversent votre paroi intestinale et qui circulent dans votre sang. La digestion débute dans votre bouche quand vous mangez des aliments et les mélangez à votre salive. Elle se poursuit dans votre estomac avec des sécrétions de sucs digestifs acides et des contractions qui aident à dégrader et à broyer les aliments.

Les aliments prédigérés, appelés « chyme », se dirigent ensuite vers votre intestin, qui continue de les digérer à l’aide d’autres sucs digestifs produits par votre pancréas et votre vésicule biliaire. Les nutriments traversent ensuite la paroi de votre intestin et circulent dans votre sang, où votre corps les utilisera pour produire, entre autres, de l’énergie. Tous les nutriments non absorbés s’ajoutent aux cellules mortes de votre paroi intestinale et se transforment en matière fécale dans votre côlon.

Causes, symptômes et facteurs de risque

Les troubles du système digestif comprennent les problèmes et maladies qui touchent en même temps plusieurs éléments de votre appareil digestif et ceux qui ne touchent qu’à une seule partie. Nombreux et variés, ils peuvent parfois être causés par des allergies ou des intolérances alimentaires.

Les troubles digestifs fonctionnels ou la dyspepsie

Les troubles digestifs fonctionnels (dyspepsie) sont causés par un mauvais fonctionnement de votre système digestif. La plupart d’entre eux se manifestent dans votre estomac (perte d’appétit, nausées, brûlures, hoquets, ballonnements) ou sous forme de troubles intestinaux (ballonnements, gaz intestinaux).

Si vous souffrez de dyspepsie, vous avez de la difficulté à digérer, ce qui entraîne des ballonnements, des nausées et vous donne l’impression que votre estomac est toujours plein.

Les troubles digestifs fonctionnels peuvent être causés par : tout repas copieux qui est difficile à digérer (p. ex. : graisses, épices, aliments acides), une consommation d’aliments qui n’ont pas été bien mâchés, une consommation de boissons gazeuses ou l’abus d’alcool. Ils peuvent aussi être causés par le stress ou l’anxiété.

L’aérophagie se manifeste quand votre estomac se remplit d’une grande quantité d’air qui entraîne des gonflements, des douleurs intestinales et des éructations (p. ex. : si vous avalez trop d’air en mangeant ou pendant la journée, ou si vous mâchez de la gomme ou vous fumez). Les femmes enceintes sont plus à risque de souffrir d’aérophagie.

Le syndrome du côlon irritable (ou colopathie fonctionnelle) est causé en partie par les mêmes facteurs que la dyspepsie et provoque des douleurs intestinales, des ballonnements, des flatulences et de la diarrhée ou de la constipation. Certains aliments, digérés trop vite ou trop lentement, peuvent déclencher les symptômes (p. ex. : légumineuses, choux, ail, oignon, radis, poireaux, artichauts, frites, viandes grasses, sauces et fromages fermentés).

À noter

Les troubles digestifs fonctionnels ne sont pas dangereux, mais ils doivent être suivis par votre professionnel de la santé dans les conditions suivantes :

  • S’ils se manifestent subitement, sans cause évidente
  • Si vous éprouvez des douleurs abdominales très fortes
  • Si les symptômes persistent pour une longue période de temps
  • Si vous éprouvez des symptômes après un voyage à l’étranger
  • Si vos symptômes surviennent après avoir pris un nouveau médicament
  • Si vous avez de la difficulté à avaler
  • Si vous perdez du poids subitement
  • Si vous observez du sang dans vos vomissements ou vos selles
  • Si vous faites de la fièvre
  • Si vous éprouvez des symptômes de déshydratation (crampes, yeux creux, envies d’uriner peu fréquentes)

Facteurs de risque

Nous pouvons tous souffrir de troubles digestifs occasionnels, mais certaines personnes sont plus à risque :

  • Les femmes enceintes (l’utérus peut toucher l’intestin et l’estomac au cours de la grossesse, et les changements hormonaux provoquent souvent de la constipation, de la dyspepsie ou des brûlures d’estomac)
  • Les personnes qui pratiquent un sport d’endurance (déshydratation, mauvaise alimentation, troubles vasculaires)
  • Les personnes anxieuses ou souffrant de dépression
  • Les personnes atteintes d’autres maladies chroniques, comme le diabète de type 2, la migraine et l’hypothyroïdie

Maladies du système digestif

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à favoriser les maladies du système digestif. Vous trouverez ci-dessous de l’information sur les maladies les plus fréquentes.

Le reflux gastro-œsophagien pathologique (GERD)

L’œsophage relie votre bouche à votre estomac. Le reflux gastro-œsophagien se manifeste quand les sucs gastriques produits par votre estomac (acide) remontent dans l’œsophage. Le reflux cause une inflammation de l’œsophage et provoque des sensations de brûlure et d’irritation. Si le reflux n’est pas traité, il peut causer des lésions à l’œsophage.

Causes

Le reflux gastro-œsophagien est attribuable au mauvais fonctionnement du sphincter œsophagien. Lors d’une digestion normale, le sphincter (situé au point de jonction de l’œsophage et de l’estomac) s’ouvre pour laisser passer les aliments avalés et il se referme pour les empêcher de remonter dans l’estomac. Si le sphincter ne se referme pas, le contenu de l’estomac remonte dans l’œsophage (reflux).

Le reflux gastro-œsophagien peut aussi être causé par une hernie hiatale qui se produit quand une partie de l’estomac « remonte » avec l’œsophage vers le thorax par l’orifice du diaphragme (l’orifice hiatal).

Symptômes

  • Brûlures ressenties à l’arrière du sternum, qui se propagent dans la gorge
  • Régurgitations
  • Goût acide et amer dans la bouche
  • Voix enrouée, surtout le matin
  • Mal de gorge chronique
  • Asthme
  • Toux et hoquets fréquents
  • Mauvaise haleine
  • Perte de l’émail des dents

Complications

  • Œsophagite entraînant des lésions dans l’œsophage (ulcères) qui peuvent saigner (hémorragie digestive haute)
  • Rétrécissement du diamètre de l’œsophage (sténose peptique), qui cause de la difficulté à avaler et des douleurs
  • L’œsophage de Barrett, soit une modification des cellules de la paroi de l’œsophage (remplacées par des cellules qui évoluent normalement dans l’intestin). Cette maladie peut causer un cancer de l’œsophage.
  • Toux chronique, voix rauque
  • Cancer de l’œsophage ou du larynx

Traitement du reflux gastro-œsophagien (GERD)

Le traitement du reflux gastro-œsophagien dépend de la fréquence et de la gravité des symptômes. Dans les cas moins sévères, de nombreux médecins commencent par apporter des modifications simples à l’alimentation et par recommander la prise d’antiacides sans ordonnance (bicarbonate de sodium, alginate de sodium, etc.) avant de passer aux antagonistes des récepteurs H2 de l’histamine (cimétidine, famotidine, ranitidine, etc.) également offerts sans ordonnance. Dans les cas résistants, l’étape suivante consiste à prescrire des médicaments plus puissants appelés « inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) », comme l’oméprazole, l’ésoméprazole et le pantoprazole. D’autres médecins, surtout dans les cas plus symptomatiques, vont préférer commencer directement par un IPP, même s’il faut ensuite réduire graduellement les doses et passer aux médicaments sans ordonnance. Dans les cas les plus réfractaires, il existe une chirurgie anti-reflux par laparoscopie qui permet de renforcer la valve entre l’œsophage et l’estomac.

L’ulcère gastroduodénal

Appelé « ulcère gastrique » quand il est situé dans l’estomac et « ulcère duodénal » quand il est situé dans le duodénum, cet ulcère se forme dans la paroi du tube digestif. Il cause beaucoup de douleur parce qu’il est en contact direct avec l’acide présent dans le tube digestif.

Causes

La bactérie Helicobacter pylori (H. pylori), qui survit dans le milieu acide de l’estomac, est responsable de la plupart des ulcères (elle cause de 60 % à 80 % des ulcères de l’estomac et de 80 % à 85 % des ulcères duodénaux). Elle s’attaque à la couche de mucus qui protège normalement l’estomac et l’intestin grêle de l’acidité.

L’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens, ou AINS (ibuprofène, naproxène, Celebrex, etc.), sont la deuxième cause la plus fréquente d’ulcère digestif. Pris en présence d’une infection par la bactérie H. pylori, ils augmentent de 60 fois le risque d’ulcère.

Le tabagisme, l’abus d’alcool, le stress ou une prédisposition héréditaire peuvent aussi provoquer une production extrême d’acide dans l’estomac.

Symptômes

  • Brûlures ressenties dans la partie supérieure de l’abdomen
  • La douleur occasionnée par un ulcère de l’estomac s’aggrave en en mangeant ou en buvant.
  • En cas d’ulcère duodénal, la douleur diminue pendant les repas, mais augmente de 1 à 3 h après avoir mangé et quand l’estomac est vide.
  • Sensation d’avoir trop mangé
  • Éructations et ballonnements

Complications

  • L’ulcère peut provoquer une hémorragie dans le tube digestif (vomissements de sang ou sang dans les selles).
  • Il peut perforer la paroi du tube digestif et causer une péritonite (urgence médicale).

Traitement de l’ulcère gastro-duodénal

L’infection par la bactérie Helicobacter pylori étant la cause la plus fréquente des ulcères gastro-intestinaux, les cas positifs sont traités par des antibiotiques. Le traitement des ulcères qui ne sont pas causés par H. pylori est semblable à celui du reflux œsophagien. Des modifications à l’alimentation, la cessation des anti-inflammatoires non stéroïdiens et la prise d’antiacides sans ordonnance suffisent généralement. Au besoin, des antagonistes H2 de l’histamine (cimétidine, famotidine, etc.) ou des inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) comme l’oméprazole, l’ésoméprazole et le pantoprazole peuvent être prescrits. Rarement, la chirurgie est indiquée pour le traitement de certains ulcères résistant à la médication ou encore en cas de soupçon de cancer de l’estomac.

La hernie hiatale

La hernie hiatale survient quand l’estomac remonte partiellement dans une ouverture appelée « hiatus œsophagien » (située dans le diaphragme,le muscle respiratoire situé entre le thorax et l’abdomen). On compte deux types de hernie hiatale :

  • La hernie par glissement dite de type I cause environ de 85% à 90 % des hernies. Quand la jonction entre l’œsophage et l’estomac (cardia) remonte dans le thorax, des sensations de brûlure liées au reflux gastro-œsophagien peuvent se manifester.
  • La hernie paraœsophagienne (ou par roulement ou de type II) se manifeste comme suit : le cardia demeure en place sous le diaphragme et la plus grande partie de l’estomac l’entoure et traverse le hiatus œsophagien, formant une poche. Cette hernie ne cause généralement aucun symptôme, mais peut parfois avoir des complications graves.

Causes

La cause des hernies n’est pas bien connue. Dans certains cas, elle peut être présente dès la naissance, causée par un hiatus trop grand, ou découler d’un diaphragme mal refermé.

Les personnes âgées sont plus susceptibles de souffrir d’une hernie parce que l’élasticité et la rigidité du diaphragme ont tendance à diminuer avec l’âge et le hiatus a tendance à s’élargir. De plus, les structures qui relient le cardia au diaphragme et qui maintiennent l’estomac en place changent avec l’âge.

L’obésité ou la grossesse peuvent aussi être liées à la hernie hiatale.

Symptômes

Hernie hiatale par glissement

Puisque cette hernie peut parfois aggraver ou causer le reflux gastro-œsophagien, elle entraîne des symptômes semblables :

  • Sensations de brûlure qui longent l’œsophage (remontées acides)
  • Mauvais goût dans la bouche
  • Toux chronique
  • Maux de gorge ou un enrouement

Hernie hiatale paraœsophagienne

Elle ne provoque pas de brûlures d’estomac et n’entraîne aucun symptôme, ou seulement une gêne intermittente.

Voici les symptômes les plus fréquents :

  • Douleurs thoraciques ou gastriques, comme des crampes d’estomac
  • Sensation de pesanteur et de ballonnement après les repas donnant l’impression d’avoir trop mangé
  • Gêne respiratoire, soit un essoufflement entraîné par la compression des poumons par l’estomac
  • Anémie causée par de petits saignements continus

Traitement de la hernie hiatale

Le traitement de la hernie hiatale par glissement est le même que celui du reflux gastro-œsophagien. Des modifications à l’alimentation et la prise d’antiacides sans ordonnance (bicarbonate de sodium, alginate de sodium, etc.) peuvent être suffisants. Si les symptômes persistent, des antagonistes des récepteurs H2 de l’histamine (cimétidine, famotidine, ranitidine, etc.) peuvent être de mise. L’étape suivante consiste à prescrire des médicaments plus puissants appelés « inhibiteurs de la pompe à proton » (IPP) comme l’oméprazole, l’ésoméprazole et le pantoprazole. Plus rare et moins symptomatique, la hernie hiatale paraœsophagienne peut nécessiter un traitement chirurgical consistant à ramener l’estomac sous le diaphragme et à refermer l’ouverture pour éviter la réapparition de la hernie.

Les lithiases vésiculaires et la colique biliaire

La lithiase vésiculaire est la formation de calculs à l’intérieur de la vésicule biliaire, organe qui capte la bile sécrétée par le foie. Les calculs (aussi appelés « pierres »)sont composés de cholestérol, de pigments biliaires et de calcium.

Les calculs peuvent être nombreux s’ils sont petits (comme un grain de sel), et ils peuvent être aussi gros qu’une balle de golf.

La lithiase biliaire (ou calcul de la vésicule) est très commune et se manifeste chez 2 à 3 fois plus de femmes que d’hommes. De 10% à 15 % des hommes âgés de 70 ans et plus en sont atteints, ainsi que de 25% à 30 % des femmes. Il est possible que le risque de calculs biliaires augmente avec l’âge (de 60% après 80 ans) parce que les contractions de la vésicule diminuent. Seulement 20% des personnes touchées éprouveront des complications.

Une crise de colique hépatique, ou colique biliaire, se manifeste lorsqu’un calcul de la vésicule se rend dans les voies biliaires et les bloque de façon temporaire, empêchant la bile de s’écouler. Elle dure de 30 minutes à 4 heures et la douleur commence à diminuer quand le calcul se libère. Les crises peuvent se présenter en tout temps, sans facteur déclencheur.

Causes

Les calculs biliaires de cholestérol se forment lorsque :

  • Le taux de cholestérol dans la bile est trop élevé.
  • La bile ne contient pas assez de sels biliaires.
  • La vésicule biliaire ne se resserre pas de façon régulière.

La cause de la formation des calculs biliaires n’est pas bien connue, mais le facteur de risque le plus commun est l’obésité.

Symptômes

La plupart des personnes n’éprouvent pas de symptômes liés à la lithiase biliaire, et les calculs sont diagnostiqués lors d’une échographie de la vésicule.

Quand les calculs biliaires provoquent des symptômes, on peut éprouver :

  • Une douleur brusque, intense et constante (comme un serrement dans la partie supérieure droite de l’abdomen). La douleur peut se diriger vers l’épaule et l’omoplate droites.
  • Des nausées et des vomissements

Traitement des lithiases vésiculaires et de la colique biliaire

La plupart des cas de lithiase vésiculaire (pierre au foie) ne nécessitent pas de traitement. Lorsqu’il y a des crises de douleur occasionnelles (colique hépatique) ou constantes et sévères (cholécystite), le traitement comprend des antidouleurs, parfois des antibiotiques (cholécystite), des antispasmodiques et des antiémétiques pour soulager les nausées et réduire les vomissements. Éventuellement, il faudra enlever la vésicule et les pierres qu’elle contient (cholécystectomie). Cette chirurgie peut se faire par de petites incisions pratiquées dans l’abdomen (laparoscopie) ou prendre la forme d’une chirurgie ouverte plus intensive (laparotomie). Dans les cas non urgents, il existe également un traitement médicamenteux (ursodiol) qui permet de dissoudre certains calculs biliaires en l’espace de 6 mois à 2 ans.

La diverticulose et la diverticulite

Les diverticules ont tendance à se manifester dans le gros intestin des personnes âgées de 40 ans et plus. Ce sont de petites « poches » de quelques millimètres qui se retrouvent à différents endroits du gros intestin. Bien que la diverticulose touche surtout le côlon ou gros intestin, on peut aussi retrouver des diverticules dans le tube digestif en entier, y compris l’estomac et l’intestin grêle.

La diverticulite est une inflammation des diverticules causée par une infection. La diverticulose du côlon est commune et touche environ 50 % des personnes de 60 ans et plus vivant dans les pays occidentaux. Elle peut causer des douleurs intenses.

Causes

Les diverticules se forment en présence de zones de faiblesse de la paroi du côlon qui s’étendent sous pression. Une infection se développe quand cette pression cause une lésion sur la paroi du diverticule. Les diverticules peuvent être attribués à un manque d’activité physique ou une alimentation pauvre en fibres.

Symptômes

Diverticulose

La diverticulose ne provoque aucun symptôme. Cependant, lorsqu’un diverticule s’enflamme ou s’infecte, on parle alors de diverticulite.

Diverticulite

  • Douleur intense et soudaine, au bas de l’abdomen, du côté gauche. Parfois la douleur est d’intensité moyenne, variable et augmente progressivement au cours de plusieurs jours.
  • Sensibilité de l’abdomen
  • Fièvre
  • Nausée
  • Constipation ou diarrhée

Traitement de la diverticulose et de la diverticulite

Les patients aux prises avec une diverticulose asymptomatique n’ont pas besoin de traitement. Il leur est cependant recommandé d’augmenter la quantité de fibres dans leur alimentation. Parmi ces patients, 25 % développeront une diverticulite qui sera traitée par des antidouleurs et des antibiotiques oraux à la maison ou en intraveineuse à l’hôpital. Dans 25 % des cas, une chirurgie est nécessaire pour enlever la partie atteinte de l’intestin. Cette chirurgie requiert souvent la mise en place d’une stomie et d’un sac à stomie qui, dans la majorité des cas, pourront être retirés de 3 à 6 mois plus tard. Les saignements provenant des diverticules se résorbent le plus souvent spontanément, mais s’ils persistent, une coloscopie et d’autres interventions peuvent être nécessaires.

L’appendicite

L’appendicite est une inflammation subite de l’appendice — petite excroissance située au début du gros intestin, du côté inférieur droit de l’abdomen. Elle se manifeste souvent chez les personnes âgées de 10 à 30 ans (1 personne sur 15), et un peu plus souvent chez les hommes.

L’appendicite doit être traitée rapidement parce que l’appendice peut se rompre et causer une péritonite (infection du péritoine, paroi qui entoure la cavité abdominale et qui contient les intestins). La péritonite peut être mortelle et requiert une intervention médicale d’urgence.

Causes

L’appendicite est souvent causée par une obstruction de l’appendice par des matières fécales ou du mucus. Elle devient alors enflée et pleine de bactéries et peut se détériorer à la longue.

Symptômes

  • En général, la douleur commence à se manifester près du nombril et s’étend vers la partie inférieure droite de l’abdomen.
  • Au cours d’une période de 6 à 12 heures, la douleur accroît et se localise à mi-chemin entre le nombril et l’os pubien, du côté droit de l’abdomen.
  • On peut l’aggraver en toussant, en marchant ou même en respirant. Une pression sur l’abdomen relâchée soudainement peut aussi rendre la douleur plus intense.

La douleur s'accompagne souvent des symptômes suivants :

  • Nausées ou vomissements
  • Perte d’appétit
  • Faible fièvre
  • Constipation, diarrhée ou gaz
  • Ballonnements ou rigidité à l’abdomen

Traitement de l’appendicite aiguë

Une crise d’appendicite aiguë peut entraîner des conséquences graves comme une perforation de l’appendice et une infection du péritoine (péritonite). L’ablation de l’appendice (appendicectomie) demeure le traitement le plus efficace. Cette chirurgie peut se faire par une grande incision (laparotomie) ou par de petites incisions (laparoscopie) visant à insérer une caméra et les instruments nécessaires à l’intervention. Des antibiotiques sont souvent administrés avant et après la chirurgie. Le rétablissement postopératoire dure généralement quelques jours à peine. Certains centres (surtout européens) traitent l’appendicite simple par des antibiotiques seulement. Ce traitement permet d’éviter une chirurgie immédiate, mais laisse en place un appendice qui risque de se réinfecter.

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI)

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, ou MICI, comprennent la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse

La maladie de Crohn, inflammation chronique du système digestif, évolue par un cycle de crises et de phases de rémission. Elle cause des crises de douleurs abdominales et de diarrhée qui peuvent durer plusieurs semaines ou plusieurs mois et entraîner de la fatigue, une perte de poids et même la malnutrition. Elle peut aussi causer des symptômes qui ne sont pas liés au système digestif comme des problèmes dermatologiques, articulaires et oculaires.

La maladie de Crohn peut s’étendre à toutes les parties du tube digestif, de la bouche à l’anus, mais on la retrouve le plus souvent à la jonction de l’intestin grêle et du côlon (gros intestin).

Causes

La cause de l’inflammation n’est pas bien connue, mais des recherches démontrent qu’elle peut être liée à des facteurs génétiques, auto-immuns et environnementaux.

Facteurs génétiques

La maladie de Crohn n’est pas une maladie génétique, mais certains gènes peuvent augmenter les risques d’en souffrir. Comme c’est le cas pour plusieurs maladies, une prédisposition génétique accompagnée de facteurs environnementaux ou liés au style de vie peut déclencher la maladie.

Facteurs auto-immuns

Aujourd’hui, les chercheurs estiment que l’inflammation du tube digestif peut être causée par une réaction immunitaire extrême de l’organisme contre des virus ou des bactéries présents dans l’intestin.

Facteurs environnementaux

La maladie de Crohn touche plus souvent les citoyens des pays industrialisés, et son incidence a augmenté de façon considérable depuis 1950, ce qui suggère qu’elle est liée à des facteurs liés au style de vie dans les pays occidentaux. Cependant, aucun facteur précis n’a été déterminé et les recherches continuent.

Symptômes

  • Des douleurs et crampes abdominales fréquentes qui augmentent après les repas
  • Une diarrhée chronique (de plus de 2 semaines)
  • De la fatigue et des malaises
  • Un appétit diminué et une perte de poids
  • Du sang dans les selles, parfois en quantité importante (hémorragies)
  • Des glaires dans les selles (mucus épais ayant la consistance d’un blanc d’œuf)
  • Des nausées et des vomissements.
  • Une légère fièvre (de 38 à 40 ºC)
  • Des douleurs articulaires

Traitement de la maladie de Crohn

Le traitement de la maladie de Crohn dépend de plusieurs facteurs, dont l’âge du patient, la gravité de la maladie et la résistance de chacun aux effets secondaires des médicaments. Des anti-inflammatoires comme les glucocorticoïdes oraux (budésonide, prednisone) et la sulfasalazine sont administrés en premier lieu, en particulier chez les individus présentant une forme peu agressive de la maladie. Dans des cas plus sévères, des immunomodulateurs comme l’azathioprine ou la 6-mercaptopurine, ou encore des agents biologiques comme l’infliximab, peuvent être prescrits. Au cours de leur vie, plus de 50 % des individus atteints de la maladie de Crohn subiront une chirurgie, soit pour désobstruer des segments de l’intestin, soit pour enlever la partie atteinte.

La colite ulcéreuse

Tout comme la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse est une maladie inflammatoire chronique qui touche la muqueuse du rectum et remonte dans le côlon. Elle est surtout diagnostiquée chez les personnes âgées de 30 à 40 ans, mais elle peut se manifester chez les hommes et les femmes de tout âge.

Causes

La colite ulcéreuse est une perturbation du système immunitaire qui attaque son propre organisme. Les scientifiques estiment que l’inflammation de la muqueuse colorectale est causée par une réaction immunitaire extrême de l’organisme contre des virus ou des bactéries qui vivent dans l’intestin, et que cette réaction serait dirigée contre les « bonnes » bactéries du tube digestif (la flore intestinale).

La colite ulcéreuse peut aussi être liée à des facteurs environnementaux, et le stress et les intolérances alimentaires peuvent en déclencher les symptômes chez certaines personnes, mais ils n’en sont pas la cause.

Symptômes

Les symptômes suivants se manifestent pendant une crise :

  • Crampes abdominales douloureuses, surtout dans le bas ventre
  • Sang dans les selles
  • Diarrhée
  • Selles fréquentes
  • Besoin urgent de déféquer, même s’il n’y a pas de selles à évacuer (ténesme rectal)
  • Perte de poids causée par un appétit diminué et une mauvaise absorption des nutriments dans l’intestin
  • Fatigue
  • Fièvre

Complications possibles

  • Obstruction partielle ou totale du tube digestif (causée par l’inflammation chronique qui épaissit la paroi du tube digestif)
  • Ulcères dans la paroi du tube digestif
  • Dilatation du côlon et perforation
  • Plaies, fistules ou abcès autour de l’anus
  • Hémorragies du tube digestif
  • Risque accru de développer un cancer du côlon
  • Retard de croissance et de puberté chez les enfants et les adolescents
  • Anémie ferriprive (par manque de fer)
  • Problèmes de santé non digestifs (arthrite, problèmes dermatologiques, inflammation des yeux, ulcères buccaux, calculs rénaux)

Traitement de la colite ulcéreuse

Le traitement de la colite ulcéreuse ressemble à celui de la maladie de Crohn. Contrairement à la maladie de Crohn, qui peut affecter tout le tube digestif, de la bouche à l’anus, la colite ulcéreuse touche essentiellement le rectum et les dernières parties du côlon. Certains anti-inflammatoires (mésalazine) ou glucocorticoïdes (prednisone) peuvent être administrés sous forme de suppositoire ou de suspension rectale (lavement). Dans les cas plus sévères, des modulateurs du système immunitaire (azathioprine ou 6-mercaptopurine) ou des agents biologiques (infliximab) sont prescrits. De rares cas très sévères peuvent nécessiter une chirurgie consistant à enlever le côlon, le rectum et parfois même l’anus. En cas d’ablation de l’anus, une stomie permanente doit alors être mise en place.

La maladie cœliaque

La maladie cœliaque est une maladie chronique de l’intestin. Elle est liée à la consommation de gluten, un mélange de protéines contenu dans le blé, l’orge et le seigle. Les personnes qui souffrent de cette maladie présentent une réponse immunitaire anormale quand elles consomment des aliments qui contiennent du gluten. Cette réaction entraîne une inflammation et endommage la paroi intestinale. Si l’inflammation se poursuit, l’intestin endommagé ne peut plus absorber certains nutriments, vitamines et minéraux, ce qui peut mener à une malnutrition malgré une alimentation normale.

La maladie cœliaque n’est pas une intolérance au gluten, expression qui est souvent utilisée pour la décrire. C’est une réaction anormale du système immunitaire.

Causes

Le domaine de la santé n’a pas encore déterminé la cause de la maladie cœliaque, mais les facteurs suivants peuvent jouer un rôle dans son déclenchement : un dérèglement du système immunitaire lié à une prédisposition génétique et la réaction de l’intestin au gluten (premier facteur déclencheur).

Les recherches les plus récentes révèlent que presque toutes les personnes atteintes de la maladie cœliaque ont des gènes appelés HLA de type DQ2 ou DQ8, mais il est possible que d’autres gènes soient aussi en cause.

Complications

Si les personnes qui vivent avec la maladie cœliaque n’adoptent pas une diète sans gluten, elles ont un risque élevé de souffrir de complications graves liées à une mauvaise absorption des nutriments dans l’intestin :

  • Malnutrition
  • Intolérance au lactose
  • Anémie (causée par une mauvaise absorption du fer)
  • Ostéoporose (entraînée par une mauvaise absorption du calcium et de la vitamine D)
  • Calculs rénaux (causés par une absorption anormale des oxalates)

Traitement de la maladie cœliaque

La maladie cœliaque étant causée par une réaction immunitaire au gluten, son traitement repose entièrement sur l’adoption d’une alimentation sans gluten (p. ex., sans seigle, sans blé, sans orge et même parfois sans avoine, qui est souvent contaminée par d’autres céréales contenant du gluten). Il faut également éviter le contact avec les particules de farine dans l’air. L’aide d’une nutritionniste est essentielle pour aider le patient à reconnaître les sources évidentes de gluten, mais aussi celles qui sont moins visibles (aliments préparés, médicaments, suppléments alimentaires). Il existe également plusieurs sites Web sur le sujet. Une nutritionniste peut aider le patient à retrouver une alimentation équilibrée pour corriger les éventuelles carences nutritionnelles causées par la maladie. La maladie cœliaque ayant une forte composante héréditaire, il est important d’effectuer un test de dépistage chez les membres de la famille immédiate.

Diagnostic

La gastro-entérologie est la spécialité médicale qui s’occupe de l’étude du tube digestif et de la prise en charge de ses maladies. Dans la recherche, des progrès majeurs ont été réalisés ces dernières années dans le diagnostic, le traitement et l’exploration des maladies digestives.

Biron vous offre tous les tests de radiologie médicale à la fine pointe nécessaires pour aider votre professionnel de la santé à diagnostiquer vos troubles digestifs.

Pour du soutien professionnel, nous sommes là pour vous aider.

Nous offrons des services qui peuvent aider votre médecin à diagnostiquer les troubles du sommeil et à déterminer le traitement approprié.

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