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Parole de spécialiste — 19 minutes

La pathologie se modernise

Dr Sylvain Mailhot, M.D.
Dr Sylvain Mailhot, M.D.
Hématopathologiste et anatomopathologiste

La pathologie consiste à examiner des tissus du corps au microscope pour diagnostiquer des maladies et étudier leur évolution. La technique a peu évolué depuis plus de 100 ans, mais la situation est en train de changer. De plus en plus, les lames sont numérisées, ce qui procure de nombreux avantages aux patients et patientes ainsi qu’au corps médical. Bienvenue à l’ère de la pathologie numérique!

Qu’est-ce que la pathologie numérique?

Le domaine de la pathologie est en train de vivre une petite révolution. Grâce à la numérisation, les lames de verre sur lesquelles sont déposés les tissus sont converties en lames numériques, ce qui permet de les étudier sur un écran à haute résolution avec un logiciel de visualisation conçu pour reproduire les fonctions d’un microscope optique traditionnel. Le Dr Sylvain Mailhot, qui est directeur du laboratoire de pathologie PathAssistant, acquis par Biron en 2020, croit que la pathologie numérique représente une évolution inévitable et qu’elle est promise à un bel avenir.

Les avantages de la pathologie numérique

Le passage au numérique s’inscrit dans un mouvement global en santé visant à tirer parti des nouvelles technologies. Même si le processus est long et semé d’embûches, il suscite de nombreux espoirs, tant pour accroître la productivité que pour améliorer les diagnostics.

Plus d’efficacité

Pour le pathologiste, l’un des premiers avantages de la pathologie numérique, c’est l’efficacité qu’elle procure sur le plan de la gestion des lames.

« Traditionnellement, le bureau d’un pathologiste est rempli de lames, dit-il. Quand il y a une urgence, il faut trouver les bonnes lames (qui se trouvent dans un cabaret assigné au cas du patient ou de la patiente), les observer au microscope, puis les remettre dans le bon cabaret, ce qui peut prendre un certain temps. La numérisation fait gagner du temps aux pathologistes en plus de réduire le risque d’erreur, grâce au regroupement automatique des lames dans les bons dossiers des patients et patientes. »

Dr Sylvain Mailhot, M.D.
Dr Sylvain Mailhot, M.D.
Hématopathologiste et anatomopathologiste

Cela permet également de visualiser simultanément les images macroscopiques et microscopiques, de comparer les différentes coupes entre elles ou avec les prélèvements antérieurs et d’avoir une vision plus globale de la situation. Il faut également ajouter que l’analyse des lames à l’écran est plus agréable et moins fatigante pour les yeux. Le gain de temps que procure la numérisation pourrait compenser l’augmentation de la charge de travail des pathologistes face à l’explosion du nombre de cancers. En effet, avec l’introduction de programmes de dépistage et l’avènement de nouvelles approches thérapeutiques en oncologie, les pathologistes sont plus sollicités que jamais [1].

Plus de collaboration

La numérisation des échantillons facilite aussi l’accès aux lames par des collègues de partout dans le monde et à toute heure. Elle permet de discuter de cas avec d’autres pathologistes et d’obtenir des avis supplémentaires dans un délai rapide. «On peut ainsi demander immédiatement une consultation à distance à un collègue qui se trouve dans un autre centre hospitalier, sans avoir à lui envoyer les lames par la poste», ajoute le Dr Mailhot.

Dans un pays aussi vaste que le Canada, la consultation à distance, aussi appelée télépathologie, constitue un outil de premier plan pour répondre aux besoins des régions éloignées où la pénurie d’effectifs est souvent plus marquée. Elle permet aussi de contrer l’isolement des spécialistes et d’améliorer la qualité des diagnostics [1].

Plus de sécurité

L’analyse des lames au microscope présente certains risques, notamment ceux liés à la manipulation de matériel fragile. Avec la pathologie numérique, les lames sont uniquement manipulées au moment de la numérisation. La probabilité de perte ou de bris pendant le transport ou d’entrer en contact avec les échantillons lors de la distribution est donc moindre. Du même coup, cela réduit les risques de contamination.

Même si l’archivage de grandes quantités de lames numériques peut imposer des contraintes budgétaires et techniques, les versions numériques facilitent leur conservation et leur consultation ultérieure en évitant les manipulations inutiles et le stockage physique de lames.

Plus d’automatisation et de personnalisation

La numérisation des lames en pathologie ouvre aussi la voie à l’intelligence artificielle (IA). Les progrès dans ce domaine sont très motivants pour les pathologistes, car les algorithmes pourraient leur faciliter la tâche. Déjà, on les entraîne à accomplir certaines tâches fastidieuses, comme le comptage des cellules, et à détecter des cellules anormales difficiles à déceler par l’œil humain, comme les blastes, des cellules qu’on retrouve dans certaines leucémies.

«Un ordinateur, avec la patience et la rapidité qu’il a, est capable de repérer ces cellules qui sont parfois très rares – il peut n’y en avoir qu’une seule sur une lame – et de poser un diagnostic de ce qui pourrait être une récidive de leucémie avant même que l’être humain puisse la voir», illustre le Dr Mailhot.

L’intelligence artificielle est aussi reconnue pour son efficacité à analyser rapidement une multitude de données. Au-delà de la reconnaissance des cellules anormales, un système d’IA pourrait donc intégrer des données hétérogènes et complexes, comme les données pronostiques et thérapeutiques, et déterminer si le patient ou la patiente est admissible à un traitement ciblé.

Malgré les progrès fulgurants accomplis dans le domaine de l’IA, nous n’en sommes pas encore là. Il faut d’abord s’assurer que tous les laboratoires peuvent numériser les lames, ce qui n’est pas encore le cas. De plus, l’entraînement des algorithmes est très long. Le système d’IA doit étudier les images et les diagnostics des pathologistes pour des centaines de milliers de lames numériques avant de pouvoir faire ses propres recommandations.

Des atouts pour tous

La numérisation vise à soutenir les compétences diagnostiques des pathologistes en facilitant leur travail et, éventuellement, en orientant leurs décisions. En favorisant le travail à distance, elle permet aussi une meilleure répartition des tâches entre les pathologistes et de pallier ainsi la pénurie de main-d’œuvre. Elle offre donc une solution efficace à la complexité de l’établissement des diagnostics et à l’augmentation de la charge de travail des spécialistes.

Les avantages pour les patients et patientes sont tout aussi indéniables : grâce à la pathologie numérique, il est possible de poser le diagnostic plus rapidement et de mettre en place le meilleur traitement. La consultation plus aisée d’autres spécialistes permet aussi d’obtenir plus facilement un deuxième avis et des conseils.

À l’image de la radiologie numérique, qui a amené un changement de paradigme au cours de la dernière décennie, la numérisation des lames en pathologie permettra aux patients et patientes de recevoir des diagnostics plus précis et de suivre des traitements ciblés, ce qui aura des retombées directes sur leur qualité de vie.

Pour du soutien professionnel, nous sommes là.

Biron s’appuie sur des technologies novatrices telles que la pathologie numérique qui lui permettent d’émettre des résultats rapides et précis.

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Prenez rendez-vous en ligne ou joignez le service à la clientèle de Biron Groupe Santé au 1 833 590-2712.

Dr Sylvain Mailhot, M.D.
Dr Sylvain Mailhot, M.D.
Hématopathologiste et anatomopathologiste