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Parole de spécialiste — 9 minutes

Qu’est-ce que l’hypersomnie idiopathique?

Équipe des soins du sommeil
Équipe des soins du sommeil
info@biron.com

L’hypersomnie idiopathique (c’est-à-dire sans cause connue) se caractérise par de la somnolence excessive ou des accès de sommeil irrépressibles pendant la journée, même si la durée du sommeil est suffisante pendant la nuit et les siestes. Elle peut aussi se manifester par un sommeil prolongé (plus de 10 h par jour).

Cette envie exagérée de dormir a des répercussions négatives sur la vie des personnes touchées, car elle peut affecter leurs performances professionnelles, causer des accidents du travail ou de la route, et même être une source d’embarras qui les font hésiter à consulter. Pourtant, il s’agit bel et bien d’un trouble du sommeil qu’il ne faut pas prendre à la légère.

Les causes de l’hypersomnie idiopathique

L’hypersomnolence peut être due à un manque de sommeil, à un trouble du sommeil comme l’apnée obstructive du sommeil, à une maladie, à un surmenage ou à l’usage de certains médicaments. On parle alors d’hypersomnie secondaire.

Lorsqu’elle ne découle d’aucune maladie ou d’aucun comportement particulier, on parle d’hypersomnie primaire. Il en existe trois types : la narcolepsie, le syndrome de Kleine-Levin, une maladie neurologique très rare associée à des troubles cognitifs et comportementaux, et l’hypersomnie idiopathique, dont la cause demeure encore un mystère. On pense qu’elle pourrait être liée à un mauvais fonctionnement de certains neurotransmetteurs ou à un trouble du cycle éveil-sommeil[1].

De 4 à 6% de la population se plaindrait de somnolence diurne excessive[2], mais l’hypersomnie idiopathique est une maladie rare dont la prévalence est mal connue. On estime qu’elle toucherait 1 personne sur 10 000 si elle est accompagnée d’un sommeil prolongé et de 1 sur 100 000 si elle ne l’est pas[3].

Symptômes

Le principal symptôme de l’hypersomnie idiopathique est l’envie irrésistible de dormir, malgré un sommeil d’une durée normale ou supérieure (plus de 10 h). Ces accès de sommeil se produisent à tout moment de la journée et ne sont pas soulagés par des siestes. Il est important de distinguer la somnolence de la fatigue chronique. Les patients ayant de la fatigue chronique n’ont pas l’énergie de faire leurs activités, mais ne tombent pas endormis en les faisant.

Le réveil est généralement long et laborieux, et exige souvent plusieurs rappels de sonnerie, voire une aide extérieure. Il peut être accompagné de confusion, de comportements inappropriés (comme répondre au téléphone au lieu d’éteindre le réveille-matin) et même d’agressivité – ces manifestations sont appelées « ivresse du sommeil ».

Pendant la journée, la somnolence peut causer un déficit d’attention ou des problèmes de concentration et de mémoire ainsi que des maux de tête et des étourdissements. Plus rarement, les sujets sont incapables de bouger pendant quelques secondes ou minutes (paralysie du sommeil) et souffrent d’hallucinations.

Pendant longtemps, l’hypersomnie idiopathique a été confondue avec la narcolepsie, caractérisée elle aussi par une somnolence diurne excessive. Toutefois, si les hypersomniaques peuvent s’endormir pendant la journée, ils le feront après avoir combattu le sommeil alors que les narcoleptiques peuvent s’assoupir brusquement. De plus, contrairement à la narcolepsie, l’hypersomnie ne donne pas lieu à des épisodes de cataplexie, une perte soudaine de tonus musculaire.

Diagnostic

Avant de diagnostiquer l’hypersomnie idiopathique, il faut exclure d’autres affections qui pourraient causer de la somnolence, comme le manque chronique de sommeil, un trouble du sommeil, la dépression, un traumatisme crânien ou l’usage d’un médicament. Pour bien cerner le problème, il peut être utile de tenir un agenda du sommeil pendant deux ou trois semaines, d’indiquer la durée et la qualité des périodes d’endormissement, de sommeil et d’éveil, et de décrire les autres symptômes.

Une polysomnographie permettra d’éliminer divers autres troubles du sommeil. Par la suite, un test itératif de latence à l’endormissement (TILE) aidera à diagnostiquer l’hypersomnie idiopathique en mesurant les ondes cérébrales d’un sujet au moyen d’un électroencéphalogramme et en évaluant s’il y a endormissement et s’il est rapide (moins de huit minutes, en moyenne) lors de quatre ou cinq siestes. Cet examen nous permet de distinguer la somnolence de la fatigue.

Traitement

Contrairement aux hypersomnies secondaires, où l’on peut s’attaquer à la cause de l’hypersomnolence, il n’y a pas de cure proprement dite à l’hypersomnie idiopathique. Certains médicaments peuvent toutefois en atténuer les symptômes, comme les psychostimulants qui favorisent l’éveil. Les plus utilisés sont le méthylphénidate (Ritalin) et le modafinil (Alertec).

D’autres types de médicaments sont également à l’étude. Par exemple, l’oxybate de sodium, un dépresseur du système nerveux central utilisé pour traiter la narcolepsie, permettrait d’atténuer la somnolence diurne et d’améliorer l’ivresse du sommeil des patients hypersomniaques, un symptôme difficile à traiter[4].

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Sources4
  1. Wiginton, Keri. « The Mystery behind Idiopathic Insomnia », WebMD, [consulté le 25 juillet 2021], https://www.webmd.com/sleep-disorders/hypersomnia-21/causes-idiopathic-hypersomnia
  2. Dauvilliers, Yves et Alain Buguet. « Hypersomnia », Dialogue in Clinical Neuroscience, vol. 7, no 4, p. 347-356, décembre 2005, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3181743/
  3. « Hypersomnie idiopathique », Orphanet [consulté le 25 juillet 2021], https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?Lng=FR&Expert=33208
  4. Dauvilliers, Yves, Isabelle Arnulf, Nancy Foldvary-Schaefer, Patricia Chandler, Rupa Parvataneni, Dan Chen, Franck Skobieranda et Richard Bogan. « Placebo-Controlled, Double-Blind, Randomized Withdrawal Study of Lower-Sodium Oxybate in Adults With Idiopathic Hypersomnia », Sleep, vol. 44, supplément no 2, p. A195, 2021, https://doi.org/10.1093/sleep/zsab072.493