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Comment combattre efficacement les allergies dues au pollen

La rhinite saisonnière, aussi appelée rhume des foins, est une réaction allergique causée par l’exposition aux pollens. Le système immunitaire considère, à tort, le pollen comme un organisme pathogène et dangereux, et il déclenche donc une réponse inflammatoire. Le rhume des foins touche actuellement 17% des adultes au Québec et connaît une forte croissance depuis 30 ans, notamment en raison de l’incidence des changements climatiques sur les espèces végétales [1]. En effet, la combinaison de températures plus chaudes et de concentrations plus élevées de CO2 atmosphérique allonge la saison de croissance des plantes allergènes, augmente la production de pollen par les plantes et accroît le potentiel allergène du pollen [2].
Résultat : un plus grand nombre de personnes est exposé aux pollens, et celles qui y sont allergiques voient leurs épisodes devenir plus fréquents et plus intenses.
Des allergènes qui diffèrent selon les périodes de l’année
Bien qu’il ne soit pas l’unique allergène responsable de la rhinite allergique saisonnière, le pollen de l’herbe à poux constitue la principale cause de cette réaction dans le nord-est de l’Amérique du Nord en été et en automne. On lui attribuerait jusqu’à 90% des cas d’allergies saisonnières [1]. Il représente donc une préoccupation particulière pour le réseau québécois de la santé publique.
Toutefois, il ne constitue pas le seul risque d’allergie; d’autres pollens potentiellement allergènes sont également présents lors de la floraison printanière.
Période | Allergène |
---|---|
Mars à juin | Pollen des arbres et des arbustes |
Mai à octobre | Pollen des graminées (comme le gazon et le foin) |
Juillet à octobre | Pollen de l’herbe à poux |
Reconnaître les symptômes d’allergie
![[2]](https://biron.ficelle.app/v1/?src=https%3A%2F%2Fwww.biron.com%2Fworkspace%2Fuploads%2Fopen-model%2Fsymptomes-allergies-fr-v2-fr-1652368118.png)
[2]
De plus, les fonctions cognitives peuvent parfois être grandement touchées (irritabilité, fatigue et troubles du sommeil), ce qui nuit à la qualité de vie des individus atteints [3]. Une attention particulière doit être portée aux personnes asthmatiques, car une rhinite saisonnière non contrôlée pourrait exacerber leur condition.
10 trucs pour diminuer l’exposition aux pollens allergènes
Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a pris acte du problème. En 2015, il a mis en place la Stratégie québécoise de réduction de l’herbe à poux et des autres pollens allergènes, qui vise à diminuer de façon importante leur incidence sanitaire. Déployée actuellement dans plusieurs régions, cette stratégie intègre des mesures de contrôle dans les pratiques d’entretien des terrains par les municipalités.
Bien que prometteuse, l’action gouvernementale reste limitée. C’est pourquoi chaque personne sensible au pollen devrait assurer sa protection. Quelques gestes simples peuvent aider à construire une barrière efficace contre les allergènes.
- Empêchez l’herbe à poux de pousser sur votre terrain. Pour ce faire, utilisez du paillis ou des plantes couvre-sol aux endroits où il n’y a pas de pelouse ou plantez-y d’autres végétaux.
- Arrachez l’herbe à poux dès que vous la voyez (à la main ou avec un outil de jardinage) et jetez-la avec les ordures (ne la mettez pas au compost, car cela pourrait le contaminer).
- Consultez le bulletin pollen de votre région et évitez d’aller à l’extérieur lorsque la concentration de pollen est élevée (souvent le matin, par temps chaud ou sec ou lors des journées venteuses).
- Évitez de fréquenter les lieux où la concentration de pollen est élevée (champs et terrains non entretenus).
- Ne faites pas sécher vos vêtements à l’extérieur durant les périodes problématiques.
- Si possible, gardez les fenêtres de votre résidence et de votre voiture fermées.
- Utilisez un système d’air conditionné qui recycle l’air ambiant de votre résidence ou qui comporte un filtre à pollen (faites attention aux échangeurs d’air qui peuvent laisser entrer des pollens dans la maison).
- Changez de vêtements et lavez-vous dès votre arrivée à la maison pour vous débarrasser des particules de pollens sur les cheveux et la peau.
- Faites une toilette nasale avec une solution d’eau saline.
- Évitez le contact avec d’autres irritants, comme la fumée de tabac, les moisissures et les émanations provenant des véhicules et des usines, qui peuvent augmenter les symptômes d’allergie.
Les différents choix de traitement
Pour les symptômes les plus courants, n’hésitez pas à demander à votre pharmacien une évaluation des différents traitements offerts pour votre condition :
- les antihistaminiques oraux de deuxième génération comme la cétirizine (Reactine®), la desloratadine (Aerius®) et la loratadine (Claritin®), qui constituent le traitement de première ligne pour diminuer l’écoulement nasal, les démangeaisons et les éternuements [4];
- les corticostéroïdes nasaux, qui atténuent l’inflammation des voies nasales;
- les antihistaminiques topiques (nasaux ou oculaires), qui peuvent être utilisés en complément ou pour des symptômes plus circonscrits chez certaines personnes. Certains sont offerts en vente libre alors que d’autres nécessitent une prescription du médecin ou du pharmacien.
Qu’en est-il de la diphénhydramine (Benadryl®)? Bien que de nombreuses personnes utilisent cet antihistaminique de première génération pour soulager leurs symptômes d’allergie saisonnière, ce n’est pas un choix optimal. En effet, elle est souvent moins efficace et cause plus d’effets secondaires que les antihistaminiques de deuxième génération.
Protocole de désensibilisation
Si les médicaments en vente libre ne vous soulagent pas, la recherche d’allergènes précis au moyen de tests épicutanés ou d’un dosage sérique d’immunoglobulines E pourrait aider à déterminer le traitement approprié [5].
Selon les résultats, le médecin pourrait suggérer un protocole de désensibilisation. Ce traitement vise à réduire la sensibilité de l’organisme à la substance responsable de l’allergie et, ainsi, à diminuer de façon importante les réactions allergiques. Il consiste à administrer à la personne une petite dose de la substance à laquelle elle est allergique. Cette dose est progressivement augmentée d’une visite à l’autre, pendant plusieurs mois ou années. Cette approche peut procurer des bénéfices à long terme, même après l’arrêt du traitement.
Se préparer pour mieux profiter de l’été
Avec le réchauffement climatique qui s’accélère, la rhinite saisonnière risque de toucher de plus en plus de monde et avec une plus grande intensité. Il devient donc essentiel d’agir préventivement et de profiter des nombreuses solutions disponibles pour réduire les effets des allergènes au minimum.
De cette manière, vous bénéficierez d’une meilleure protection et pourrez davantage profiter des joies de l’été, à la ville comme à la campagne.
Pour du soutien professionnel, nous sommes là.
Nous offrons des services qui peuvent aider votre médecin à dépister plus de 650 allergènes.
Si vous avez des questions ou désirez obtenir plus d’information, n’hésitez pas à joindre le service à la clientèle de Biron Groupe Santé au 1-833-590-2712.
Sources5
- Isabelle Demers et Pierre Gosselin (avril 2019). « Aperçu – Pollens, climat et allergies : initiatives menées au Québec », Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada, Agence de la santé publique du Canada, vol. 39, no 4. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/rapports-publications/promotion-sante-prevention-maladies-chroniques-canada-recherche-politiques-pratiques/vol-39-no-4-2019/pollens-climat-allergies-initiatives-menees-quebec.html.
- Institut national de santé publique du Québec. « Pollens », Mon climat, ma santé, http://www.monclimatmasante.qc.ca/pollens.aspx [consulté le 3 mai 2022].
- Gouvernement du Québec. « Rhinite saisonnière (rhume des foins) », https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/rhinite-saisonniere-rhume-des-foins/ [consulté le 3 mai 2022].
- Roxane Labrosse (6 mai 2019). « Les allergies saisonnières et la désensibilisation aux aéroallergènes », Association pulmonaire du Québec, https://pq.poumon.ca/les-allergies-saisonnieres-et-la-desensibilisation-aux-aeroallergenes.
- J. Bousquet, N. Khaltaev, A.A. Cruz et coll. (avril 2008). « Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma (ARIA) 2008 update (in collaboration with the World Health Organization, GA(2)LEN and AllerGen) », Allergy , vol. 63, suppl. 86, p. 8-160, https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1398-9995.2007.01620.x 2].
