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Parole de spécialiste — 12 minutes

Ski, mieux vaut être conscient des risques pour ne pas gâcher son plaisir

Dre Roxanne Labranche
Radiologue

Ski alpin et ski de fond, deux sports d’hiver qui apportent leur lot de bienfaits, mais qui nécessitent vigilance et application pour éviter les mauvaises blessures.

Skier pour être en meilleure forme

Quel que soit votre niveau d’expérience, le ski stimule de nombreuses parties du corps et améliore sensiblement la santé à long terme. Il existe cependant des spécificités distinctes entre le ski alpin et le ski de fond.

Le ski alpin, un sport particulièrement complet

Alors que l’on pourrait imaginer que le ski ou la planche à neige demandent principalement de la technique et de la motricité, ces disciplines sont en fait bien plus exigeantes physiquement et donc bénéfiques pour la santé qu’il n’y paraît.

  1. Développer la proprioception
    Le système proprioceptif permet de sentir la position des différentes parties de notre corps et leurs mouvements dans l’espace. Il procure à notre système nerveux les indications nécessaires pour bouger et maintenir notre équilibre. Ainsi, l’adaptation permanente du corps au relief, à la texture de la neige, aux obstacles lors des descentes améliore les réflexes et la réactivité neurologique.
  2. Renforcer les os et les articulations
    Dévaler les pentes demande beaucoup d’efforts aux genoux et aux hanches, qui en plus de supporter notre poids doivent amorcer régulièrement les changements de direction. Ce travail constant renforce les muscles et les articulations de la partie inférieure du corps. À terme, ce sport peut réduire les risques d’ostéoporose et les dommages aux genoux.
  3. Améliorer le système cardiorespiratoire
    Plus la vitesse est élevée et plus le cœur est sollicité. Tout est donc une question d’intensité et de durée pour évaluer les bénéfices à long terme. Cependant, même à allure modérée, les bienfaits équivalent à la pratique de sports comme le vélo et l’aviron.

Les différentes aptitudes qu’exige le ski alpin offrent ainsi une excellente combinaison d’endurance et de résistance. Il fait aussi travailler davantage de parties du corps que la majorité des autres sports [1].

À fond dans l’endurance

Moins complet pour le corps que le ski alpin, le ski de fond est en revanche l’un des meilleurs sports d’endurance. Il est d’ailleurs beaucoup pratiqué par les coureuses, coureurs et cyclistes professionnels durant la saison hivernale.

Moins exigeant pour les articulations que le ski alpin ou la course à pied, il augmente aussi l’endurance cardiorespiratoire du fait que bras et jambes sont sollicités pour propulser le corps. Il serait donc à recommander aux personnes souffrant de problèmes vasculaires, en plus d’améliorer la densité osseuse [2].

Enfin, le ski de fond comme le ski alpin bonifient la qualité du sommeil. La fatigue accumulée après une longue période d’exercice au grand air est l’un des meilleurs moyens d’obtenir une bonne nuit de sommeil réparateur.

Que faut-il savoir pour diminuer les risques de blessures en ski?

Ski alpin, 77 % des blessures dues aux chutes

Pratiqués par 800 000 Québécois et Québécoises, les sports de glisse sur neige engendrent environ 16 000 visites médicales annuelles pour soigner une blessure.

Sans surprise, la plupart des coupures ou traumatismes occasionnés sont dus aux chutes. Les grandes vitesses atteintes et la possibilité de réaliser des sauts ou des acrobaties font que les chutes subies sont rarement anodines lorsqu’elles se produisent.

Une étude du ministère de l’Éducation du Québec a permis de classer ces différentes blessures par ordre de fréquence et de déterminer les plus courantes.

  1. Entorses (principalement du genou);
  2. Fractures simples (souvent du tibia);
  3. Ecchymoses;
  4. Coupures;
  5. Luxations (majoritairement des pouces et des épaules);
  6. Commotions cérébrales (particulièrement chez les planchistes);
  7. Éraflures;
  8. Blessures internes;
  9. Autre.
3 catégories principales de risques à prendre en compte

Comme pour de nombreux autres sports, particulièrement d’extérieur, plusieurs facteurs augmentent les risques de chutes ou de blessures.

  1. Tout d’abord, l’environnement peut modifier les conditions de glisse. Le danger ne sera pas le même selon la météo, la visibilité, l’état de la neige ou l’aménagement des pistes.
  2. Ensuite, la qualité de l’équipement (ski, vêtements, chaussures) peut influencer la pratique de l’activité.
  3. Enfin, et peut-être surtout, les caractéristiques personnelles jouent un rôle dans la façon de skier. La condition physique, le niveau d’habileté, l’âge, l’attitude face à la prise de risque sont autant de critères déterminants dans la manière d’aborder ce sport et d’évaluer les dangers.
Les jeunes surreprésentés parmi les blessés

Les recherches du ministère de l’Éducation révèlent que l’âge moyen des skieurs et skieuses est de 23,7 ans et de 16,8 ans pour les planchistes. Lorsqu’on les interroge, ils et elles avouent être à l’origine de la chute dans plus de 70 % des cas.

L’étude tend ainsi à démontrer que l’inexpérience est un facteur de risque de chute majeur dans la pratique du ski, surtout si elle est associée à un tempérament téméraire [3], [4].

Quels dangers en ski de fond?

Même si la pratique du ski de fond est considérée comme moins à risque que celle du ski alpin, elle n’est pas sans danger pour autant. Les chutes peuvent aussi survenir, notamment en descente, et causer divers traumatismes. Une mauvaise technique peut également entraîner des répercussions musculosquelettiques et des blessures. D’un autre côté, de mauvaises conditions climatiques ou un équipement inadapté peuvent causer une déshydratation, de l’hypothermie et des engelures.

Le cas particulier de la surutilisation

La pratique excessive d’un sport, que ce soit le ski alpin ou le ski de fond, peut provoquer des blessures de surutilisation. Cela peut être dû à un mauvais mouvement trop souvent répété, à un équipement mal ajusté ou à une faiblesse particulière. Cette situation peut mener au développement d’une tendinite, d’une lombalgie, ou encore d’un syndrome fémoro-rotulien. Il est donc important de savoir écouter son corps et ses sensations pour éviter l’aggravation de ce type de blessure [5].

Que faire en cas de blessure?

Malgré toute la préparation et les précautions prises, des blessures peuvent tout de même se produire. Dans le cas d’une douleur importante ou d’une blessure, par exemple lors d’une entorse du genou ou encore d’une vive douleur avec diminution de la force de l’épaule qui pourrait témoigner d’une déchirure de tendon, il devient pertinent de consulter votre médecin.

Ce dernier pourra demander au besoin des examens diagnostiques tels qu’une imagerie par résonance magnétique (IRM), une tomodensitométrie (CT scan), une radiographie ou encore une échographie musculosquelettique. Ces différents outils peuvent permettre d’identifier des traumatismes qui pourraient nécessiter une immobilisation du membre (dans le cas d’une fracture) ou une intervention chirurgicale (dans le cas d’une déchirure de tendon ou de ligament par exemple).

Un diagnostic rapide permet un traitement plus efficace qui augmente les chances de guérison et diminue les risques de complications.

Que retenir sur les risques et bienfaits liés au ski?

Bien qu’elle comporte, comme la plupart des sports, une part de risque, la pratique du ski est excellente pour le corps. Elle permet aussi de rester en activité et de s’aérer durant l’hiver, ce qui est tout aussi important pour la santé mentale et le sommeil.

Pour éviter les accidents, il est primordial de savoir bien jauger des conditions de ski par rapport à son niveau physique et technique et de disposer de l’équipement adéquat en tout temps.

Ainsi, si l’on n’oublie pas de s’échauffer et de respecter ces simples précautions, la pratique du ski ne peut être que bénéfique, quel que soit son niveau.

Bonne saison hivernale!

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Sources5
  1. Équipe Physioproactive. (2020, 6 janvier). Bénéfices et risques du ski alpin. https://physioproactive.com/fr/benefices-et-risques-du-ski-alpin/
  2. Spiroux N. (Date de publication non précisée). Ski de fond : un sport qui vous veut du bien. https://oppq.qc.ca/blogue/ski-de-fond-un-sport-qui-vous-veut-du-bien/
  3. Dr Goulet C. (2002, novembre). Le portrait général des blessures et la prise de risque dans les stations de ski alpin du Québec. http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/loisir-sport/PortraitGeneralBlessureSetPrisedeRisqueki.pdf
  4. Morneau M-J. (Date de publication non précisée). Avantages et risques du ski alpin : tout savoir avant de vous lancer sur les pistes. https://oppq.qc.ca/blogue/avantages-et-risques-du-ski-alpin/
  5. Équipe Physioproactive. (2020, 6 janvier). Bénéfices et risques du ski alpin. https://physioproactive.com/fr/benefices-et-risques-du-ski-alpin/
Dre Roxanne Labranche
Radiologue
Titulaire d’un doctorat en médecine et résidente de radiologie de l’Université de Montréal, Dre Roxane Labranche est entrée dans le réseau de cliniques de radiologie Imagix et Medvue en 2019. Depuis, elle a élaboré et mis en place le programme de traitement des pathologies musculosquelettiques par injection de plasma riche en plaquettes (PRP) chez Medvue. Elle occupe le poste de directrice médicale de la clinique Medvue située à Boisbriand.