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Parole de spécialiste — 9 minutes

Reconnaître un TDAH chez l’adulte

Michel Cameron, Ph. D.
Michel Cameron, Ph. D.
Directeur adjoint, pharmacogénomique, liaison en sciences médicales
LinkedIn

Encore méconnu du grand public il y a une dizaine d’années, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est souvent associé à un problème qui ne touche que les enfants, ce qui est inexact. En effet, environ 50 % des enfants aux prises avec ce trouble le seront encore à l’âge adulte [1,2]. Cependant, il est vrai que le TDAH chez l’adulte est rarement diagnostiqué et que beaucoup en sont victimes sans même le savoir.

Aujourd’hui, environ 700 000 Québécois et Québécoises de tous âges souffrent de TDAH. Alors, comment le diagnostiquer? Comment évaluer sa sévérité et trouver les solutions appropriées pour vivre avec?

Détecter les signes précurseurs d’un TDAH

Le TDAH est un trouble neurobiologique, présent, donc, depuis la naissance. Isabelle Marleau, psychologue au CHU Sainte-Justine, explique qu’« il y a une continuité dans la présence des symptômes, ce n’est pas quelque chose qui apparaît d’un coup » [3]. Le TDAH survient plus souvent chez les garçons, qui montrent des signes d’hyperactivité, que chez les filles, qui ont plus tendance à être inattentives [4].

Il existe plusieurs degrés de sévérité du TDAH. Les formes graves sont en général faciles à repérer, tandis que les plus légères passent souvent inaperçues et sont, par conséquent, moins diagnostiquées. Ainsi, de nombreuses personnes ne réalisent pas que les multiples difficultés qu’elles ont éprouvées durant leur vie sont en fait reliées aux symptômes d’un TDAH non diagnostiqué.

Une grande variété de symptômes

Les premiers signes peuvent être observés avant 12 ans et parfois même dès l’âge de 3 ans. Ces symptômes se divisent en 3 sous-types [5]:

Des répercussions sur le long terme

Les symptômes du TDAH ne sont pas sans conséquence sur la vie quotidienne et peuvent gêner à plus ou moins grande échelle le développement professionnel et personnel.

Pour certaines personnes, c’est à l’âge des études que les difficultés deviennent plus contraignantes. L’université demande en effet une plus importante charge de travail, de l’autonomie et une bonne gestion de son emploi du temps. Tout à coup, dépassés par les événements, certains individus abrègent parfois leur scolarité à cause d’un TDAH.

Plus généralement, le TDAH peut entraîner des difficultés dans la gestion des tâches, des interactions sociales ou de l’humeur. À terme, il peut aussi amener des répercussions sur l’estime de soi et engendrer de nouveaux troubles psychologiques.

L’arbre qui cache parfois la forêt

D’autres pathologies peuvent parfois coexister avec le TDAH et compliquer son diagnostic et son traitement: anxiété, bipolarité, dépression, toxicomanie, troubles de l’apprentissage ou de la personnalité…

Certaines de ces perturbations peuvent être innées, comme le TDAH, ou apparaître plus tard et en être ou non la conséquence de ce dernier. Dans tous les cas, elles rendent encore plus nécessaires la détection précoce et la prise en charge de ce trouble.

Comment traiter le TDAH?

À ce jour, aucun remède capable de réellement guérir le TDAH n'existe. En revanche, de nombreux médicaments, à base de stimulants, permettent de soulager les symptômes et sont efficaces dans 70 % des cas [6]. L’utilisation de la médication demande cependant un suivi thérapeutique afin de s’assurer que le patient ou la patiente n’éprouve pas d’effets secondaires tels que la perte d’appétit, des problèmes de sommeil ou une plus grande irritabilité.

Il existe aussi différentes autres méthodes complémentaires pour aider les personnes souffrant d’un TDAH. Elles consistent généralement à acquérir des stratégies comportementales pour bonifier les aptitudes sociales ou la gestion des émotions et du travail à l’école ou dans son emploi.

Il est également courant d’associer les traitements chimique et psychologique pour favoriser l’amélioration des conditions. Dans tous les cas, il convient de bien évaluer la gravité du TDAH pour éviter la prise de médication lorsque la situation ne l’exige pas.

Consulter n’est plus synonyme de se médicamenter

Les connaissances sur le TDAH ont grandement évolué ces dernières décennies. Alors que le corps médical avait tendance, il y a 20 ou 30 ans, à prescrire des médicaments parfois rapidement et sans réel diagnostic, il est aujourd’hui mieux outillé pour évaluer les cas.

Des questionnaires précis sont maintenant à la disposition des professionnels et professionnelles de la santé qui leur permettent d’effectuer une analyse éclairée en fonction de nombreux paramètres. La grande majorité des TDAH ne nécessite pas de traitement médical et les médecins peuvent orienter leurs patients et patientes vers d’autres ressources adéquates qui se sont développées ces dernières années. Beaucoup d’organismes proposent, en effet, du soutien et sont ouverts au public sur simple prise de rendez-vous.

Pour plus d’information, vous pouvez consulter la liste des ressources disponibles au Québec en lien avec le TDAH .

Pour du soutien professionnel, nous sommes là.

Nous offrons des services qui peuvent aider votre médecin à déterminer le bon médicament à la bonne dose pour traiter le TDAH.

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Sources6
  1. Faraone, S.V., Biederman J.et Mick E. (2006). The age-dependent decline of attention deficit hyperactivity disorder: a meta-analysis of follow-up studies. Psychological Medicine,. 36(2): p. 159-165.
  2. Wilens, T.E., Faraone, S.V., et Biederman J.(2004). Attention-deficit/hyperactivity disorder in adults. JAMA, 292(5): p. 619-23.
  3. CHU Sainte-Justine. (2018, 8 février). Les signes précurseurs – Troubles déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité. https://www.chusj.org/fr/soins-services/T/Trouble-de-l-attention/Caracteristiques-et-signes/Signes
  4. Clinique Mayo (2019, 25 juin). Trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH) chez l’enfant. https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/adhd/symptoms-causes/syc-20350889
  5. Est-ce qu’il pourrait s’agir du TDAH. (s. d.). Ce que vous devez savoir à propos du TDAH chez l’adulte. https://www.coulditbeadhd.ca/fr/labc-du-tdah-chez-ladulte/fr
  6. Soins de nos enfants. (2019, mai). Les médicaments contre le trouble de déficit de l’attention/hyperactivité. https://www.soinsdenosenfants.cps.ca/handouts/behavior-and-development/medications-for-attention-deficit-hyperactivity-disorder
Michel Cameron, Ph. D.
Michel Cameron, Ph. D.
Directeur adjoint, pharmacogénomique, liaison en sciences médicales
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Souhaitant rendre la science de la génétique accessible à tous, Michel Cameron a cofondé BiogeniQ en 2014, une entreprise spécialisée en génétique où il a dirigé la conception et le développement de tests pharmacogénomiques qui est aujourd’hui détenue par Biron, Michel Cameron détient un doctorat en pharmacologie de l’Université de Montréal et a effectué des études postdoctorales en pharmacogénomique au Centre de pharmacogénomique de l’Institut de cardiologie de Montréal.