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Parole de spécialiste — 9 minutes

Qu’est-ce que le bruxisme?

Équipe des soins du sommeil
Équipe des soins du sommeil
info@biron.com

Faisant partie des mouvements anormaux qui perturbent l’endormissement ou le sommeil, le bruxisme, communément appelé « grincement des dents », consiste à serrer fortement les dents inférieures et les dents supérieures et à les déplacer d’avant en arrière et vice versa. Le bruxisme peut entrainer des douleurs aux mâchoires et aux gencives, l’usure des dents, des maux de tête et même des dommages à l’articulation temporo-mandibulaire. Bien qu’il puisse se produire le jour, ce grincement involontaire survient surtout pendant le sommeil.

Le bruxisme est plus fréquent chez les jeunes enfants, mais il diminuerait avec l’âge. Environ 15 % des enfants, 8 % des adultes et 3 % des personnes âgées grinceraient des dents quelques fois par semaine[1].

Les causes du bruxisme

Le bruxisme est le résultat d’une activation motrice des muscles de la mastication causée par des micro-éveils (éveils brefs de 3 à 15 secondes) pendant le sommeil. La cause des micro-éveils peut être variée comme l’apnée du sommeil. Les mouvements de la mâchoire ayant pour fonction de tenter de rétablir la perméabilité des voies respiratoires. Il existe également une prédisposition familiale au bruxisme : de 20 à 50 % des sujets conscients de grincer des dents ont un parent qui grince aussi des dents. Le manque de sommeil, l’anxiété, le tabagisme, la caféine, la gomme à mâcher et l’usage de certains antidépresseurs et antipsychotiques ou de drogues récréatives pourraient en augmenter les risques.

Symptômes

Chez de nombreuses personnes, le bruxisme ne cause pas de douleur et est souvent détecté par le partenaire de sommeil qui est réveillé par le bruit. À la longue, il peut toutefois se manifester sous de multiples formes:

  • Dents usées, fracturées, ébréchées ou mobiles
  • Émail dentaire usé, exposant les couches plus profondes de la dent
  • Douleurs dentaires ou sensibilité accrue
  • Muscles de la mâchoire fatigués ou tendus, ou mâchoire bloquée qui ne s’ouvre ou ne se ferme pas complètement
  • Douleur à la mâchoire, aux gencives, au cou ou au visage
  • Craquement ou bruit des articulations de la mâchoire
  • Douleur qui s’apparente à un mal d’oreille
  • Maux de tête diffus commençant dans les tempes
  • Perturbation du sommeil

Diagnostic

C’est généralement le dentiste qui procède, au premier examen, à la recherche des signes suivants :

  • Une usure anormale des dents
  • Une douleur ou une fatigue des muscles de la mâchoire le matin
  • Une hypertrophie des muscles de la mâchoire

Par la suite, il peut utiliser des appareils intra-oraux pour mesurer l’usure dentaire ou l’intensité et la durée des contacts entre les dents. De plus, les dispositifs électromyographiques (EMG) permettent d’enregistrer les activités liées au bruxisme en captant des signaux électriques provenant de la mastication des muscles masséters et temporaux, qui sont utilisés pour la mastication.

Si, en plus du bruxisme, la personne présente les symptômes d’un trouble du sommeil, comme des ronflements sévères, des troubles respiratoires ou une somnolence diurne excessive, elle devrait consulter un spécialiste du sommeil qui recommandera une polysomnographie pour établir un diagnostic plus précis.

Traitement

Il n’existe pas de cure au bruxisme, mais des traitements peuvent en soulager les symptômes et en prévenir les effets.

Une personne qui grince des dents pendant la journée sera plus susceptible d’en prendre conscience et de contrôler cette mauvaise habitude. Le bruxisme nocturne nécessite toutefois d’autres stratégies, car il échappe au contrôle de la personne. Selon la cause du bruxisme, ces stratégies peuvent comprendre :

  • Une approche cognitivocomportementale afin de contrôler le problème et de gérer le stresse. Une thérapie, des techniques de relaxation, une bonne hygiène de sommeil et même de l’hypnose peuvent s’avérer bénéfiques;
  • Des dispositifs oraux pour protéger les dents des dommages causés par le bruxisme. On recommande généralement une plaque occlusale, c’est-à-dire une gouttière qui recouvre les dents pour éviter qu’elles entrent en contact, mais une orthèse d’avancée mandibulaire peut être proposée si le bruxisme est associé à un trouble respiratoire du sommeil;
  • Des médicaments comme des anxiolytiques (clonazepam) ou la clonidine sont occasionnellement utilisés pour les patients présentant un bruxisme sévère et réfractaire aux autres traitements. Dans tous les cas, il est préférable d’éviter les facteurs de risque, tels que l’alcool, le tabac, la caféine et les drogues.

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Sources1
  1. Ordre des dentistes du Québec. « Le bruxisme », page Web mise à jour le 4 janvier 2019, https://www.maboucheensante.com/article/le-bruxisme/