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Parole de spécialiste — 13 minutes

L’asthme nocturne, un ennemi du sommeil

Équipe des soins du sommeil
Équipe des soins du sommeil
info@biron.com

L’asthme se caractérise par une inflammation et un resserrement des voies respiratoires qui rend la respiration difficile. Ces symptômes sont souvent plus intenses la nuit, produisant ce qu’on appelle «l’asthme nocturne». Bien que les mécanismes à l’origine de cette exacerbation ne soient pas parfaitement compris, certaines habitudes peuvent contribuer à améliorer la qualité du sommeil.

Un phénomène fréquent chez les asthmatiques

Jusqu’à 75% des personnes qui souffrent d’asthme auraient des symptômes plus intenses pendant la nuit [1]. Respiration sifflante, toux, sensation d’oppression et essoufflement peuvent les réveiller à de nombreuses reprises et perturber leur sommeil. Une étude a établi que plus du quart des adultes asthmatiques dormiraient moins de 5 heures par nuit [2].

Le manque de sommeil se répercute aussi sur leur qualité de vie pendant le jour. Les personnes asthmatiques qui éprouvent des symptômes nocturnes risquent de subir les conséquences suivantes:

  • manque de concentration;
  • somnolence diurne;
  • difficulté à contrôler l’asthme pendant la journée;
  • hospitalisations plus fréquentes;
  • mauvaise santé en général [2].

L’insomnie triplerait le risque de devenir asthmatique

Parce qu’il perturbe le sommeil, l’asthme peut être une cause d’insomnie. Mais l’inverse est aussi vrai: ce trouble du sommeil influencerait l’apparition de l’asthme. En 2017, des chercheurs norvégiens ont montré que des personnes qui déclaraient souffrir d’insomnie chronique couraient trois fois plus de risques de devenir asthmatiques [3]. On pense que l’insomnie favorise la production de cytokines inflammatoires, qui causeraient l’inflammation des voies respiratoires.

Les facteurs qui troublent les nuits

Si l’asthme nocturne peut être soumis aux mêmes éléments déclencheurs que l’asthme, comme un rhume, la poussière, la fumée du tabac et la température, certains facteurs sont susceptibles d’augmenter les symptômes durant la nuit.

Les fonctions du corps

Pendant le sommeil, les voies respiratoires rétrécissent et les muscles se détendent, deux phénomènes naturels. Chez les asthmatiques, le rétrécissement des voies respiratoires, déjà problématique, peut amplifier les symptômes de l’asthme, alors que la diminution du tonus musculaire durant la nuit peut entraîner une respiration superficielle et une diminution de la quantité d’air inspirée.

Le rythme circadien

Le système nerveux autonome, dont dépend la fonction pulmonaire, de nombreuses hormones associées au sommeil et même le mécanisme inflammatoire ont un rythme circadien, c’est-à-dire que leur activité varie en suivant un cycle de 24 heures lié à l’horloge interne de l’organisme. Les changements qui se produisent le soir et la nuit peuvent, par exemple, atténuer la profondeur et le rythme de la respiration, réduire la fonction pulmonaire ou encore stimuler l’inflammation des voies respiratoires, ce qui augmente les risques d’asthme nocturne [4].

L’obésité

L’excès de graisse autour de la gorge et l’augmentation de l’inflammation systémique due à l’obésité pourraient accroître l’asthme nocturne. Des études ont en effet montré qu’une perte de poids améliorait la fonction pulmonaire et réduisait les symptômes nocturnes [5].

Le reflux gastro-œsophagien (RGO)

De 33 à 89% des personnes asthmatiques présentent des symptômes de RGO [6]. Bien qu’aucun lien de causalité ne soit établi entre les deux affections, on pense que le reflux d’acide gastrique dans l’œsophage pourrait déclencher un spasme des bronches ou une constriction des voies respiratoires entraînant des symptômes d’asthme nocturne. Le reflux pourrait également pénétrer dans les poumons, irritant les voies respiratoires.

L’apnée obstructive du sommeil (AOS)

L’AOS a aussi été identifiée comme un facteur de risque de l’asthme nocturne [7]. Chez les patients et patientes asthmatiques, le ronflement caractéristique de l’apnée déclenche des réflexes neuronaux qui provoquent une constriction des bronches, ce qui exacerbe l’asthme. De plus, les interruptions répétées de la respiration pendant le sommeil privent le corps d’oxygène et augmentent la réactivité des bronches et des voies respiratoires.

Quelle position de sommeil adopter?

Y a-t-il une position miracle qui permet d’éliminer tous les symptômes d’asthme nocturne? Malheureusement, non. La position idéale dépend de chaque individu et de la gravité de son asthme. Il faut donc expérimenter différentes façons de dormir pour voir ce qui fonctionne.

Sur le dos

La position dorsale peut exercer une pression sur la poitrine et les poumons, ce qui rend la respiration plus difficile et peut déclencher l’écoulement de mucus au fond de la gorge. Elle peut aussi favoriser le reflux gastro-œsophagien. Il est donc préférable de surélever le cou et les épaules à l’aide d’un ou plusieurs oreillers. Cela permet de maintenir les voies respiratoires ouvertes, de faire circuler le mucus et d’éviter les reflux gastriques. L’ajout d’un autre oreiller sous les genoux contribue à améliorer la circulation et à maintenir cette position élevée pendant toute la nuit.

Sur le côté

Les personnes asthmatiques qui dorment sur le côté, surtout celles qui souffrent de reflux gastro-œsophagien, devraient privilégier le côté gauche, en surélevant la tête avec un oreiller. La position sur le côté droit augmente la pression sur le nerf vague, ce qui entraîne la constriction des voies respiratoires. L’ajout d’un oreiller entre les jambes stabilise la colonne vertébrale et contribue à maintenir une meilleure position de sommeil.

Sur le ventre

La position sur le ventre n’est pas recommandée, car elle cause des tensions au dos et au cou, et comprime la cage thoracique, ce qui nuit à la respiration. Les personnes qui ne peuvent faire autrement devraient penser à laisser leur oreiller de côté (ou utiliser un oreiller très plat) et à placer un coussin sous le bassin pour éviter que le dos ne creuse.

Prévenir pour mieux dormir

L’une des façons d’atténuer les symptômes nocturnes, c’est de maîtriser son asthme en suivant le traitement recommandé par le médecin. L’élimination d’éléments déclencheurs dans la chambre peut aussi être bénéfique. Voici quelques conseils pour améliorer son environnement.

  • Éliminez les acariens et la poussière en lavant la literie, en passant l’aspirateur et en époussetant régulièrement les meubles. L’utilisation d’oreillers et de couvre-matelas antiallergiques peut également être utile.
  • Gardez les animaux domestiques à l’extérieur de la chambre.
  • Faites de la chambre une zone sans odeur ni parfum en éliminant les produits aux odeurs prononcées, comme les nettoyants, les bougies et des produits de soins personnels.
  • Détendez-vous avant de vous coucher, car le stress est un élément déclencheur courant. Des activités relaxantes, comme de la musique douce, un bain chaud ou la lecture, peuvent aider à s’endormir plus rapidement et à réduire les crises d’asthme liées au stress.
  • Fermez les fenêtres afin d’éviter les changements de température, la présence de pollen et de pollution.
  • Utilisez un déshumidificateur ou un climatiseur pour maintenir l’humidité relative entre 40 et 50%.

En contrôlant son asthme avec les médicaments appropriés, en reconsidérant sa façon de dormir et en maîtrisant les facteurs liés à son environnement, il est possible de trouver un moyen de réduire les symptômes d’asthme nocturne et d’améliorer la qualité de son sommeil.

Pour du soutien professionnel, nous sommes là.

Nous offrons des services qui peuvent aider votre médecin à diagnostiquer des problèmes d’asthme ou de troubles du sommeil et à déterminer le traitement approprié.

Vous souhaitez prendre un rendez-vous ou avez des questions sur un équipement? Clavardez avec nos inhalothérapeutes.

Sources7
  1. Pinyochotiwong, C., N. Chirakalwasan, et N. Collop. «Nocturnal Asthma», Asian Pacific Journal of Allergy and Immunology, vol. 39, no 2, juin 2021, p. 78-88, https://apjai-journal.org/wp-content/uploads/2021/07/6_AP-231020-0986-1.pdf
  2. Luister, F. S., X. Shi, L. M. Baniak, J. L. Morris, E. R. Chasens. «Associations of sleep duration with patient-reported outcomes and health care use in US adults with asthma», Annals of Allergy, Asthma & Immunology, vol. 125, no 3, p. 319-324, 2020, https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1081120620303161
  3. Brumpton, B., X.-M. Mai, A. Langhammer, L. E. Laugsand, I. Janszky et L. B. Strand. «Prospective study of insomnia and incident asthma in adults: the HUNT study», European Respiratory Journal, vol. 49, no 2, 2017, https://erj.ersjournals.com/content/49/2/1601327
  4. Scheer, F., M.F. Hilton, H. L. Evoniuk, S. A. Shea et coll. «The endogenous circadian system worsens asthma at night independent of sleep and other daily behavioral or environmental cycles», PNAS, vol. 38, no 7, 2021, https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2018486118
  5. Trunk-Black Juel, C. Juel, Z. Ali, L. Nilas et C. Suppli Ulrik. «Asthma and obesity: does weight loss improve asthma control? A systematic review», Journal of Asthma and Allergy, vol. 5, p. 21-26, 2012, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3392696/
  6. Bouchentouf, R. «Pathologies respiratoires liées au reflux gastro-œsophagien», Journal of Functional Ventilation and Pneumology, vol. 3, no 6, p. 4-7, 2012, https://www.jfvpulm.com/librarys/uploads/070346-REVIEW1-N6-FR.pdf
  7. Ten Brinke, A., P. J. Sterk, A. A. M. Masclee, P. Spinhoven, J. T. Schmidt, A. H. Zwinderman, K. F. Rabe et E. H. Bel. «Risk factors of frequent exacerbations in difficult-to-treat asthma», European Respiratory Journal, vol. 26, no 5, p. 812-818, 2005, https://erj.ersjournals.com/content/26/5/812
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