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Parole de spécialiste — 7 minutes

​​​Votre audition est-elle suffisamment protégée au travail? 6 choses à savoir

Équipe Biron
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info@biron.com

Environ 60 % des adultes au pays déclarent souffrir d’un problème auditif. Il s’agit d’une perte de l’audition pour 23 % d’entre eux, d’acouphènes pour 22 % ou encore des 2 à la fois pour 14 % [1]. L’hypertension, l’utilisation de certains médicaments, l’âge, la génétique ou la maladie peuvent favoriser le déclin de l’audition, mais, dans un grand nombre de cas, c’est la surexposition à des bruits excessifs qui en est à l’origine. Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour mieux prévenir les dommages auditifs liés à votre environnement privé et surtout professionnel.

Quelles sont les normes acceptables pour conserver une bonne audition?

Tout d’abord, il faut savoir que ces normes varient selon les pays et même parfois selon les provinces, comme au Canada. Les effets sur les individus dépendent aussi de ​​plusieurs facteurs comme l’intensité et la fréquence sonore, le caractère continu ou irrégulier du bruit, la durée d’exposition ou bien la sensibilité individuelle.

Pour fournir une référence commune et fiable, Stéphanie Roux, audioprothésiste du groupe Forget, partenaire de Biron Santé au travail, indique que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) fixe cette norme à 75 décibels (dB) pour une durée de 8 heures. Ce niveau de bruit correspond approximativement à celui d’une classe bruyante ou d’une rue achalandée.

Le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST) a pour sa part fixé la limite d’exposition au bruit en milieu de travail (LEMT) à 85 dB pour 8 heures, soit déjà 10 dB de plus que la préconisation de l’OMS. Le CCHST établit aussi qu’à partir de 88 dB le temps d’exposition doit se limiter à 4 heures, à 91 dB il doit chuter à 2 heures, et ainsi de suite [2].

Au Québec, le seuil légal de bruit pour un quart de travail de 8 heures s’élève à… 90 dB, l’équivalent d’une puissante moto à 2 mètres.

Ces quelques données démontrent à elles seules qu’il est difficile d’établir une norme stricte en deçà de laquelle tout le monde serait protégé en tout temps. Le son ambiant fluctue au fil de la journée et selon les postes de travail. Il est donc important pour chaque travailleur et travailleuse de pouvoir évaluer les différentes sources de bruit dans lesquelles il ou elle évolue dans une journée. Ces sources peuvent aussi bien être internes à l’entreprise (machines, outils) qu’externes (proximité d’une autoroute ou d’un aéroport) et varier dans le temps.

Quelques trucs à savoir pour prévenir la perte auditive

Comme professionnelle de la santé auditive, Stéphanie Roux constate que les employées et employés sont plus attentifs aux problèmes du bruit sur leur lieu de travail : « il y a quelques années, nous recevions en consultation des personnes retraitées, maintenant les gens viennent nous voir plus tôt dans leur carrière ».

À raison, puisque plus la baisse de l'audition est détectée précocement et meilleures sont les chances de la ralentir.

« La diminution de la compréhension des mots peut atteindre 17 % sur 5 ans pour un patient n’ayant pas traité sa perte auditive. Pour une personne appareillée, la déperdition se limite généralement à 1 % ou 2 % », indique ainsi l’audioprothésiste.

Mais avant de se rendre à ce stade, il existe aussi bien des manières de prévenir les problèmes auditifs.

1. Être sensibilisé à la santé auditive

S’il existe effectivement des LEMT au Québec, il faut bien être conscient que les problèmes d’ouïe peuvent commencer bien en dessous de ces normes. Ainsi, si vous devez lever le ton par moment dans votre lieu de travail pour vous faire entendre, il est peut-être temps de discuter avec votre employeur pour mettre en place des mesures correctives.

2. Effectuer un contrôle sonore de votre environnement

Il est important de pouvoir isoler au mieux les postes de travail des sources de bruit en les réorganisant, en installant des écrans acoustiques ou en procédant à toute modification susceptible de réduire les nuisances sonores.

3. Ne pas sous-estimer l’impact des vibrations sur l’audition

Le bruit combiné aux vibrations augmente les risques d’atteinte de l’ouïe.

4. Prendre en compte les temps de repos

Plus le niveau sonore ambiant est élevé, plus le temps d’exposition doit être réduit. Il faut aussi prendre en compte les sons de crête dans cette équation. Si un bruit puissant vient s’ajouter régulièrement à un fond sonore déjà élevé, le niveau de stress auditif augmente considérablement.

5. Surveiller l’évolution de l’audition en continu

Dans un environnement bruyant, les employeurs devraient soumettre leur personnel à des tests auditifs dès l’entrée en poste et régulièrement par la suite. Il s'agit du meilleur moyen d’effectuer un suivi et de repérer rapidement les problèmes d’audition.

6. Utiliser de l’équipement de protection

Les bouchons ou casques antibruit constituent une bonne solution à court terme pour limiter le bruit. Le CCHST estime en revanche que ces mesures devraient être considérées comme provisoires en attendant l’implantation d’autres actions plus efficaces [3].

Agir tôt pour éviter les désillusions

Il existe un délai maximum de 6 mois, à partir du moment où un problème auditif est confirmé par un professionnel de la santé, pour en faire la déclaration à la CNESST. Stéphanie Roux rappelle qu’il est primordial de se prévaloir rapidement de ses droits, au risque de courir au-devant d’une grande déconvenue. Si l’on dépasse ce délai, la CNESST pourrait en effet refuser de reconnaître l'origine professionnelle d’une surdité et ainsi empêcher la personne demandeuse d’obtenir des compensations légitimes.

L’audioprothésiste souhaite également avertir sur les dangers reliés à l’excellente qualité des écouteurs présents sur le marché : « Il est plus difficile d’évaluer si le volume est trop élevé sur les modèles récents, il est donc conseillé de prendre une pause de 10 minutes toutes les 45 minutes d’écoute en continu pour prévenir tout problème. »

Pour du soutien professionnel, nous sommes là. 

Nous offrons toute une gamme de services qui peuvent vous aider ou aider votre employeur à offrir des accès plus rapides à des tests et des professionnels de la santé.

Vous avez des questions ou souhaitez plus d’informations en lien avec l’un de ces services, communiquez avec notre personnel spécialisé en santé au travail au 1 833 590-2716.

Sources3
  1. Statistique Canada (3 mars 2022), « Journée mondiale de l’audition » https://www.statcan.gc.ca/o1/fr/plus/476-journee-mondiale-de-laudition
  2. CCHST (7 mars 2023), « Limite d’exposition au bruit au Canada » https://www.cchst.ca/oshanswers/phys_agents/noise/exposure_can.html
  3. CCHST (26 novembre 2021), « Bruits en milieu de travail – Notions de base » https://www.cchst.ca/oshanswers/phys_agents/noise/noise_basic.html
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