La thérapie régénérative pour les problèmes musculosquelettiques
11 novembre 2025

Comment fonctionne la médecine régénérative?
La plupart des tissus de notre corps ont une grande capacité à se réparer eux-mêmes. Pensons, par exemple, à la façon dont notre peau cicatrise après une coupure ou comment nos os se consolident après une fracture. La médecine régénérative cherche à tirer parti de cette capacité naturelle de guérison, surtout dans les situations où notre corps met trop de temps à se réparer ou peine à le faire.
Aujourd’hui, il existe diverses approches de médecine régénérative : certaines sont déjà utilisées alors que d’autres sont encore en étude [1].

Les cellules souches sont des cellules « non spécialisées », c’est-à-dire qu’elles n’ont pas encore de rôle précis dans le corps. Elles ont la capacité de se développer en plusieurs types de cellules comme des cellules hépatiques, musculaires ou immunitaire. Les cellules souches les plus polyvalentes proviennent des embryons, mais chaque tissu « adulte » possède aussi sa petite réserve de cellules souches. Celles-ci sont moins polyvalentes, mais elles peuvent se transformer localement pour réparer des tissus endommagés. La greffe de moelle osseuse est probablement l’exemple le plus connu de thérapie par cellules souches. Grâce à elle, il est possible de remplacer des cellules sanguines défectueuses ou absentes et de restaurer la capacité de notre corps à produire de nouvelles cellules sanguines saines.
Grâce aux avancées scientifiques, il est possible de modifier l‘ADN de certaines cellules pour leur donner des propriétés spécifiques. Cette approche est utilisée depuis plusieurs années pour traiter certains cancers, notamment avec la thérapie cellulaire CAR-T, qui aide les cellules immunitaires à reconnaître et attaquer les cellules cancéreuses. Récemment, elle a également été utilisée pour traiter des maladies génétiques comme la drépanocytose, une forme d’anémie causée par la destruction de globules rouges déformés [2].
Lorsque la structure d’un organe est très complexe, l’ingénierie tissulaire permet de concevoir une matrice servant de support pour créer un tissu en partie artificiel, capable de s’intégrer dans le corps sans provoquer de rejet. La greffe de peau pour les grands brûlés est un exemple d’ingénierie régénératrice [1].
La médecine régénérative peut aussi s’appuyer sur les facteurs de croissance naturellement présents dans certaines cellules comme les plaquettes responsables de la coagulation du sang. En plus de former un caillot, les plaquettes libèrent des substances qui stimulent la guérison des tissus environnants. La thérapie au plasma riche en plaquettes (PRP) est une technique de régénération des tissus simple et couramment utilisée [3].
La prolothérapie est une technique qui consiste à injecter une solution irritante, généralement du dextrose (sucre) dans une articulation, un tendon ou un ligament. La présence du dextrose provoque une réaction inflammatoire locale qui déclenche les mécanismes de réparation des tissus [4].
L’imagerie médicale : un outil incontournable pour le diagnostic
L'imagerie médicale – qu’il s’agisse de rayons X, de l’échographie, du SCAN ou de l’IRM – joue un rôle essentiel en médecine régénérative.
Dans le cas des lésions musculosquelettiques, l’imagerie est à la fois à un outil clé pour poser un diagnostic et assurer le suivi de traitements. L‘imagerie est aussi indispensable lors d’interventions guidées comme les infiltrations. Elle permet d’injecter (infiltrer) avec une très grande précision des substances thérapeutiques comme des médicaments, du plasma riche en plaquettes, du dextrose ou des viscosuppléments au site de la lésion [5].
Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont nombreux et fréquents. Ils regroupent l’ensemble des blessures qui touchent les articulations, les muscles, les tendons, les ligaments, les cartilages et parfois les nerfs. Ils causent des douleurs musculaires, des maux de dos et de genoux, de l’arthrose, et bien d‘autres inconforts qui nuisent à la mobilité et à la qualité de vie. L’IRM et les échographies sont les deux techniques d’imagerie les plus utiles dans ces pathologies.
L’imagerie et la médecine régénérative : un duo gagnant
L’imagerie médicale permet de confirmer la nature d'une lésion et d‘orienter le choix de traitement le plus approprié. Par exemple, plusieurs conditions incluant la fibromyalgie provoquent des symptômes semblables à ceux des TMS, sans toutefois impliquer les mêmes structures ni nécessiter les mêmes soins. L’imagerie aide donc à éviter les erreurs de diagnostic et à choisir la bonne approche thérapeutique dès le début.
Comme les TMS nécessitent souvent plusieurs séances de traitements, l’imagerie est aussi un outil précieux pour personnaliser le suivi : elle permet d’adapter la dose, la fréquence ou la technique d’injection selon l’évolution de la lésion.
Avant d’entreprendre des traitements spécifiques comme des infiltrations, de la prolothérapie ou des injections de PRP, il est rassurant de s’appuyer sur un diagnostic précis.
Les promesses de la médecine régénérative sont nombreuses. Elles touchent la thérapie cellulaire qui pourra, un jour, utiliser des cellules moins rares que les cellules embryonnaires et qui pourront être produites en quantités illimitées. La thérapie génique pourra utiliser des cellules capables de corriger de plus en plus de défauts génétiques alors que l’ingénierie des tissus pourra utiliser des imprimantes 3D et une « encre » biologique pour fabriquer des organes prêts à être implantés. L’imagerie médicale sera certainement présente à chaque étape de ces futurs traitements pour préciser les diagnostics, aider aux étapes d’injection ou transplantation et sans doute pour le suivi.
Sources7
- « Cellules souches et médecine régénératrice ». s. d. Réseau de Cellules Souches. https://stemcellnetwork.ca/fr/cellules-souches/#. Consulté le 10 octobre 2025.
- Biron Groupe Santé. s. d. « Hb S ». https://www.biron.com/fr/glossaire/hb-s/. Consulté le 3 novembre 2025.
- Labranche, Roxanne. s. d. « Le plasma riche en plaquettes ou comment accélérer la guérison des blessures ». https://www.biron.com/fr/centre-du-savoir/parole-de-specialiste/plasma-riche-plaquettes-guerison-blessures. Consulté le 8 octobre 2025.
- Nord, Élyanthe. 2023. « Problèmes et douleurs musculosquelettiques ». Le Médecin du Québec. https://lemedecinduquebec.org/archives/2023/4/nouvelles-syndicales-et-professionnelles/problemes-et-douleurs-musculosquelettiques-un-nouvel-outil-la-prolotherapie/
- Biron Groupe Santé. s. d. « Quelle infiltration pour quelle douleur? ». https://www.biron.com/fr/centre-du-savoir/vos-question-biron/infiltration-douleur-cortisone-prp-viscosuppleance/?_gl=1*2lx53t*_up*MQ..&gclid=CjwKCAjw-sqKBhBjEiwAVaQ9a-npKWt5lU79sDgvk6L8ebfmdQN1tQvTSMuoID6EmTlB3dnU-di8BxoCj0AQAvD_BwE. Consulté le 9 octobre 2025.
- Phoebe, Lam Kar Wai et al. « Use of platelet rich plasma for skin rejuvenation ». Skin research and technology 30 (4) : e13714. https://doi.org/10.1111/srt.13714.
- « Les progrès attendus en médecine régénérative ». s. d. MSD Connect. https://www.msdconnect.fr/innovation-sante/recherche-et-innovation-therapeutiques/les-progres-attendus-en-medecine-regenerative/. Consulté le 9 octobre 2025.

