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Tout comprendre sur les rayons X, le scan et l’IRM

5 septembre 2025

Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Vulgarisateur scientifique

Les techniques d’imagerie médicale ont beaucoup évolué depuis l’invention des premiers appareils à rayons X, à la fin du 19e siècle [1]. À l’origine, ces appareils permettaient surtout de visualiser les os et, parfois de détecter des corps étrangers solides.

C’est au début des années 1970 que les premiers scanners ont fait leur apparition. Ces appareils permettent de prendre une série d’images successives et de reconstituer les tissus en deux ou trois dimensions. Quelques années plus tard, des scanners d’un nouveau type apparaitront, utilisant la résonance magnétique des atomes composant les tissus.

Chaque technique d’imagerie médicale possède ses propres caractéristiques : son utilité, son accessibilité, ses coûts, ainsi que de rares risques et inconforts pour la personne. Chacun fait l’objet de mythes qu’il faut déboulonner régulièrement.

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Les rayons X

Les rayons X sont des ondes électromagnétiques, comme celles dans la lumière, mais beaucoup plus énergétiques. Ils ont la capacité de traverser des objets solides et certains appareils nous permettent de capter ceux qui passent à travers le corps. Les rayons X sont facilement arrêtés par les éléments denses comme les os et les microcalcifications qui apparaissent en blanc brillant sur les images. Les tissus moins denses, ou tissus mous, bloquent partiellement les rayons X et apparaissent sous forme de zones d’ombre de densités différentes. Pas surprenant que les rayons X aient été utilisés en premier pour étudier les os, afin de diagnostiquer les fractures, déformations osseuses, cancers osseux, ostéoporose, ou encore les caries dentaires.

Même si les tissus mous ne ressortent pas aussi clairement, il est possible d’y détecter certaines anomalies. C’est le cas, par exemple, de la mammographie, la radiographie pulmonaire (pour diagnostiquer une pneumonie ou un cancer) ou de l’examen des intestins. Parfois, l’injection d’un agent de contraste radio-opaque permet de mieux distinguer des anomalies spécifiques [2].

La tomodensitométrie (scan)

Une radiographie classique produit une image en deux dimensions. Pour mieux voir le contour ou l’étendue d'une lésion, il faut multiplier les angles dans lesquels les rayons x sont administrés (de face, d’en haut, à angle, etc.).

Dans les années 1970, l’invention de la tomodensitométrie a permis d’automatiser la prise d'images sous plusieurs angles en utilisant un émetteur de rayons X tournant autour de la personne [3]. Chaque rotation génère un grand nombre de vues, traitées par un logiciel. Le résultat : créer une image précise en deux dimensions d’une tranche complète du corps. Le scanner, qui ressemble à un grand beigne, nous permet ainsi d‘analyser toutes les parties du corps, de la tête aux pieds. Les images obtenues peuvent aussi être combinées pour créer des reconstructions en trois dimensions, permettant d’évaluer avec plus de précision la forme, les extensions et les variations de densité des anomalies.

Aujourd’hui, la tomographie est considérée comme un examen de deuxième ligne : on y a recours lorsque la radiographie standard ou un rayon X simple, ne fournit pas assez d’informations ou de détails.

La dose de radiations

Les rayons X ne sont pas complètement inoffensifs : à forte dose ou lors d’expositions prolongées, ils peuvent provoquer des effets indésirables comme des brûlures, de la perte de cheveux, ou, plus rarement, des mutations cellulaires pouvant favoriser certains cancers.

Heureusement, les appareils modernes ont énormément évolué. Les doses de radiations utilisées pour une radiographie standard sont aujourd’hui très faibles. La tomodensitométrie, qui nécessite de nombreuses images successives, expose la personne à plus de radiations qu’une radiographie simple, tout en demeurant sécuritaire [4].

En pratique, le risque lié aux rayons X est largement compensé par les informations précieuses que ces examens apportent au diagnostic. Pour limiter toute exposition inutile, ces tests sont prescrits seulement par un ou une médecin et uniquement lorsqu’ils sont réellement nécessaires. Pendant la grossesse, même si les risques pour le fœtus ou les enfants sont faibles, des précautions particulières ou des alternatives d’imagerie sans rayons X sont généralement privilégiées.

L’imagerie par résonance magnétique

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) se distingue des rayons X et du scanner, car elle n’utilise aucune radiation. Son action se base sur une propriété du noyau des atomes d’hydrogène, très abondants dans l’eau et donc dans notre corps. En effet, ils représentent les deux tiers du poids total de notre corps.

Lorsqu’on soumet une personne à un champ magnétique très puissant, les noyaux des atomes d’hydrogène s’alignent en fonction du champ magnétique sans subir de transformation. Si on bombarde ces noyaux alignés avec des ondes radio, les noyaux vont retrouver leur orientation originelle en émettant de faibles signaux (la résonance) qui peuvent être captés et transformés en image [5].

Tout comme pour les rayons X, il est possible d’améliorer la qualité des images par l’injection de produit de contraste, le plus souvent à base de gadolinium [6].

L’IRM permet d’analyser le contenu des tissus plus spécifiquement que la tomodensitométrie. Cette technologie est devenue un outil incontournable notamment dans l’examen des lésions musculosquelettiques, cérébrales, abdominales et pelviennes.

Les objets métalliques

Comme l’IRM repose sur un champ magnétique très puissant, tout objet métallique introduit dans la salle d’examen sera fortement attiré par l’appareil. Les implants métalliques dans le corps comme les stimulateurs cardiaques ou les fragments de métal dans les yeux peuvent être déplacés dans le champ d’IRM et constituent donc une contre-indication à l’IRM. Un questionnaire préalable à l’examen permet d’éviter ce genre de situation.

Les bruits intenses pendant l’IRM

Pendant une IRM, l’appareil fait beaucoup de bruit. On entend souvent des coups répétés, parfois aussi forts qu’un marteau-piqueur. Ces sons viennent des bobines créant le champ magnétique.

Pour protéger les oreilles, des bouchons d’oreille ou un casque d’écoute seront proposés. Le casque permet au technologue de communiquer avec la personne et même de diffuser de la musique afin de diminuer l’anxiété [7].

La claustrophobie

Lors de l’IRM, une plus grande partie du corps se trouve à l’intérieur de l’appareil que lors d’une tomodensitométrie. Le fait d’être dans cet espace fermé peut être particulièrement difficile pour les personnes souffrant de claustrophobie. Certains appareils, appelés IRM à champ ouvert, offrent une ouverture plus grande que les appareils standards et peuvent diminuer cette sensation d’enfermement.

Tomodensitométrie ou IRM?

Plusieurs techniques d’imagerie différentes peuvent être utilisées pour obtenir un diagnostic médical. Elles diffèrent par :

  • leur coût (équipement, ressources professionnelles);
  • leur risque (exposition aux rayons X, contre-indications liées à la grossesse, présence d’implants métalliques pour l’IRM et claustrophobie, etc.);
  • leur accessibilité (sans rendez-vous pour les rayons X simples et avec un délai de quelques semaines pour l’IRM);
  • et surtout leur utilité clinique.

D’autres techniques diagnostiques existent également comme l’examen clinique, l’échographie, l’endoscopie et la biopsie. Leur utilisation suit généralement une gradation : on commence par les méthodes plus simples et accessibles, puis si nécessaire, on a recours à des examens plus complexes.

Avant de prescrire un examen, les professionnel(le)s de la santé évaluent le besoin clinique et la disponibilité des technologies. Quel que soit le test diagnostic choisi, il est toujours recommandé de discuter avec un professionnel(le) de la santé de vos questions et vos préoccupations concernant l'examen.

Sources7
  1. H. Demirdjian. « La radiographie (I). Histoire de la découverte des rayons X et de leur application en médecine ». Culture SciencesChimie, octobre 2007. Accessible au https://culturesciences.chimie.ens.fr/thematiques/chimie-physique/la-radiographie-i-histoire-de-la-decouverte-des-rayons-x-et-de-leur. Consulté le 4 septembre 2025.
  2. M. A. Mafraji. « Agents de contraste radio-opaques ». Le Manuel MSD, avril 2025. Accessible au https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/sujets-particuliers/examens-d-imagerie-courants/agents-de-contraste-radio-opaques. Consulté le 4 septembre 2025.
  3. Parlons Sciences. « La tomodensitométrie ». Accessible au https://parlonssciences.ca/ressources-pedagogiques/documents-dinformation/la-tomodensitometrie. Consulté le 4 septembre 2025.
  4. Biron Groupe Santé. « Mythe ou fait – Les radiographies sont dangereuses pour la santé ». Accessible au https://www.biron.com/fr/centre-du-savoir/mythe-ou-fait/radiographie/?. Consulté le 4 septembre 2025.
  5. Cité des sciences et de l’industrie. « De la tomographie au scanner ». Accessible au https://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/bibliotheque/ressources/ressources-en-ligne/dossiers/regards-sur-lhistoire-de-limagerie-medicale/de-la-tomographie-au-scanner#. Consulté le 4 septembre 2025.
  6. Ameli. « Comment se déroule une IRM? ». Février 2025. Accessible au https://www.ameli.fr/assure/sante/examen/imagerie-medicale/deroulement-irm. Consulté le 5 mars 2025.
  7. Imagix, Biron Groupe Santé. « Résonance magnétique (IRM) ». Accessible au https://imagix.biron.com/fr/resonance-magnetique/. Consulté le 5 septembre 2025.Consulté le 5 septembre 2025.
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Vulgarisateur scientifique
Pendant une cinquantaine d’années, Raymond Lepage a agi comme biochimiste clinique responsable de laboratoires tant publics que privés. Professeur agrégé de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, il a également été consultant, chercheur, expert juriste et conférencier. Auteur ou coauteur de plus de 100 publications parues dans des congrès et des revues scientifiques, il consacre désormais une partie de sa semi-retraite à la vulgarisation scientifique.