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Petit Guide Biron — 5 minutes

Les quatre phases du sommeil

Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Vulgarisateur scientifique

Physiologie du sommeil

Le sommeil occupe une place cruciale dans nos vies, représentant en moyenne un tiers de notre existence. Il joue un rôle fondamental dans le maintien d’une bonne santé mentale et physique.

Conséquences de troubles du sommeil

Conséquences à court terme Conséquences à long terme
Problèmes de concentration et de mémoire Retentissement scolaire et professionnel, voire social
Diminution de la vigilance Diminution des défenses immunitaires
Fatigue Risque d’obésité et de diabète
Irritabilité Risque de maladies cardiovasculaires
Fragilité émotionnelle Risque de certains cancers
Augmentation de l’appétit/ prise de poids Risque de dépression
Risque d’accident de la route Risque d’hypertension artérielle

(2)

Cycles et structure du sommeil

Le sommeil n’est pas un état unique et constant. Pendant la nuit, le corps traverse différents stades de sommeil qui se succèdent et qui forment une série de cycles de sommeil, d’une durée de 90 à 120 minutes chacun. Chaque cycle se compose de quatre stades distincts et se répète de 4 à 6 fois au cours d’une nuit. Par exemple, si vous vous couchez à 22 h 30, le premier cycle se terminera vers minuit et les cycles suivant se succèderont tout au long de la nuit. (2)

Graphique sur les phases du sommeil
Stade 1 : transition éveil-sommeil
  • Vous vous endormez, parfois accompagné de contractions musculaires ou de soubresauts.
  • Vous naviguez entre l’éveil et le sommeil. Cette période est généralement de courte durée.
  • Vous êtes conscient des bruits environnants.
Stade 2 : sommeil lent léger
  • Les mouvements oculaires arrêtent, le rythme cardiaque ralentit, et la température corporelle diminue.
  • Environ 45 % et 55 % de votre nuit est passée en stade de sommeil 2. Ce stade est crucial pour votre santé physique et mentale, entre autres.
Stades 3 : sommeil lent profond
  • Les ondes cérébrales ralentissent, mais augmentent en amplitude.
  • Ce stade est important notamment pour la récupération physique, le renforcement du système immunitaire, la régulation de l’appétit et la croissance.
Stade 4 : sommeil paradoxal (ou REM, pour « Rapid Eye Movement »)
  • Vous entrez dans la phrase où les rêves surviennent.
  • Votre rythme cardiaque et votre respiration s’accélèrent, alors que votre pression artérielle augmente.
  • Vos yeux bougent rapidement et de manière irrégulière.
  • Les muscles de vos bras et de vos jambes sont paralysés.

Pendant les premiers cycles de la nuit, le sommeil profond (stade 3) prédomine, tandis que la durée du sommeil paradoxal s’allonge progressivement. En cas de perturbation du sommeil, le corps cherche d’abord à récupérer le sommeil profond (stade 3) et le sommeil paradoxal. Chaque stade de sommeil est important ; c’est la succession régulière et ininterrompue des cycles qui sont essentiels pour un sommeil réparateur.

Le sommeil varie également au cours de la vie (3) : pendant la croissance, le sommeil lent est plus profond, atteignant son apogée à l’âge de 20 ans environ. En vieillissant, ce type de sommeil est moins fréquent et laisse la place à un sommeil lent, plus léger, ce qui explique en partie l’augmentation des troubles du sommeil avec l’âge. Parallèlement, la durée du sommeil paradoxal est plus longue au cours des premières années de vie, mais diminue à l’âge adulte. 

Les adultes ont besoin d’environ 8 heures de sommeil par nuit, mais cette durée peut varier. Certaines personnes se sentent reposées après 6 heures, alors que d’autres ont besoin de 10 heures pour être pleinement reposées.

La contribution du sommeil paradoxal et des rêves est complexe à caractériser, en partie en raison de la difficulté à étudier l’impact de privation du sommeil paradoxal sans perturber le sommeil profond (4). Le sommeil paradoxal jouerait un rôle important dans le renforcement de la mémoire « déclarative », qui s’exprime par des mots, par opposition à la mémoire non déclarative, qui est liée aux apprentissages innés. Il serait également très important pour le développement du cerveau chez le nouveau-né. De plus, le sommeil paradoxal préparerait l’organisme à l’éveil. En effet, il est toujours suivi par l’éveil et il est de plus en plus important au cours de la nuit.

Les autres rôles du sommeil paradoxal et les rêves sont plus difficiles à établir. Pendant le sommeil paradoxal, surviennent les rêves les plus intenses et mémorables Leur fonction exacte est encore sujette à d’intenses recherches : certaines théories, comme celle de Freud, suggèrent qu’ils reflètent des désirs refoulés, tandis que d’autres pensent qu’ils aident à mémoriser, réviser ou intégrer des aspects du vécu. À l’opposé, certaines personnes estiment que les rêves le résultat de la réactivation brutale de la conscience lors de l’éveil ou encore une activité aléatoire du cerveau sans signification particulière (3).

Sources4
  1. Statistique Canada. Prévalence de l’insomnie chez les canadiens âgés de 6 à 79 ans. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-003-x/2018012/article/00002/abstract-resultat-fra.htm
  2. Petit Guide Biron. Les troubles du sommeil. https://www.biron.com/fr/centre-du-savoir/petit-guide-biron/troubles-du-sommeil
  3. INSERM. Sommeil. Faire la lumière sur notre activité nocturne. https://www.inserm.fr/dossier/sommeil/
  4. J. Peever, et P.M. Fuller. “Neuroscience: A Distributed Neural Network Controls REM Sleep “. Curr. Biology, Vol 26, no 1, 11 janvier 2016, R34-R35. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5846126/