La vaccination : une mesure efficace pour protéger la santé des enfants

La variole, qu’on appelait aussi « petite vérole », est l’exemple type d’une infection qui a été complètement éradiquée à la fin des années 1970 grâce à une campagne mondiale de vaccination menée par l’OMS. Le vaccin a mis fin à une véritable hécatombe, puisque la variole a causé le décès de plus de 300 millions d’individus dans le monde au 20e siècle (2).

D’autres maladies infectieuses ont également connu des baisses très importantes : polio, diphtérie, tétanos, rage, différents types de méningite, rougeole (3). Devant la rareté de ces maladies, on en vient à croire que la vaccination n’est plus nécessaire.

Pourtant, on estime que, chaque année au Québec, plus de 10 000 enfants de 0 à 16 ans contractent une maladie évitable par vaccination (MEV). Cette donnée est basée sur le taux d’incidence au Canada de neuf maladies évitables par vaccination en 2019 (4) et le nombre d’enfants par groupe d’âge au Québec la même année (5). Le nombre serait encore plus élevé si la statistique fédérale avait également tenu compte des oreillons, des hépatites A et B et des gastroentérites causées par le rotavirus.

Les enfants qui contractent une MEV ne souffrent pas toujours de graves complications, mais ces dernières peuvent survenir chez les personnes non vaccinées. Et même si la vaccination n’est pas toujours efficace à 100 %, en particulier chez les enfants qui présentent une faiblesse immunitaire, les symptômes sont beaucoup moins graves chez les enfants qui sont adéquatement vaccinés.

Complications des MEV

Les enfants doivent être vaccinés à différents moments de leur vie, et ce, dès l’âge de deux mois, pour obtenir la meilleure protection possible contre les MEV. Pour certains vaccins, il suffit d’une seule dose alors que d’autres en nécessiteront plusieurs pour assurer une protection à long terme. Dans le cadre de son programme d’immunisation, le gouvernement du Québec a élaboré un calendrier des vaccins à administrer aux enfants de 0 à 16 ans (6).

Calendrier de vaccination (Cliquez ici pour agrandir le tableau)

La démarche à suivre pour faire vacciner un enfant d’âge préscolaire varie d’une région à l’autre. On peut obtenir plus de détails en communiquant avec son CLSC, son médecin ou son pharmacien, ou encore en appelant Info-Santé au 811.

Les vaccins prévus en quatrième année du primaire et en troisième année du secondaire, ainsi que ceux faisant l’objet d’une campagne d’immunisation spéciale sont administrés en milieu scolaire. L’information est fournie par l’école.

Les hésitations des parents

On estime que 24 % des parents québécois hésitent à faire vacciner leurs enfants ou retardent certains vaccins, le plus souvent parce qu’ils craignent les effets secondaires (7). Malheureusement, de nombreuses croyances non fondées sont véhiculées sur des sites Web peu crédibles.

Par exemple, certains vaccins pourraient causer des maladies ou des problèmes de santé, comme des allergies, des lésions au cerveau, la sclérose en plaques, le syndrome de fatigue chronique, le cancer et même l’autisme. Des études ont démontré scientifiquement que ce n’est pas le cas. En fait, les recherches montrent plutôt que les risques associés aux vaccins sont infiniment plus rares que les complications qui peuvent survenir chez les enfants non vaccinés (8).

Certains parents remettent également en question la nécessité de la vaccination parce qu’ils comptent sur l’immunité collective pour protéger leur enfant ou encore parce qu’ils croient qu’une infection naturelle ou des mesures homéopathiques protègent davantage qu’un vaccin. Encore une fois, ces assertions ont été démenties par des autorités sanitaires reconnues. Pour en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à consulter les Questions et réponses sur la vaccination du gouvernement du Québec (9).

Les craintes des enfants

Environ 90 % des enfants de 15 à 18 mois et 50 % des enfants de 4 à 6 ans présentent des symptômes d’anxiété au moment de la vaccination (10). C’est une autre raison pour laquelle des parents vont retarder ou éviter un rappel vaccinal.

Ce qu’il faut savoir, c’est que les personnes qui donnent les vaccins ont dans leur bagage toute une série de techniques et de recommandations adaptées à chaque groupe d’âge pour diminuer l’anxiété et la douleur lors de la vaccination.

De plus, le gouvernement et les centres de soins offrent aux parents des stratégies (11,12) pour préparer leur enfant à la vaccination, quel que soit son âge. Par exemple, il est possible d’appliquer un anesthésique topique une heure avant l’injection pour provoquer un engourdissement temporaire de la peau et éviter les douleurs.

À un bébé, on peut donner une solution sucrée quelques minutes avant l’injection, car elle est réputée pour atténuer la douleur chez les jeunes enfants. On peut aussi tenter de le distraire en manipulant un jouet pendant la vaccination.

Pour un enfant plus âgé, on verra plutôt à lui expliquer les raisons et le déroulement de la vaccination, en évitant les références à la douleur. Et on n’oubliera pas les objets qui peuvent le distraire ou améliorer son confort à la clinique, comme un toutou, une doudou ou un jouet.

Le programme d’immunisation du Québec a fait ses preuves. Grâce aux vaccins, la diphtérie, la polio, la rubéole et la rougeole sont considérées comme éliminées au Québec et les autres MEV restent contrôlées (13). Mais il est important de maintenir une bonne couverture vaccinale pour protéger l’ensemble de la population.

Pour éviter la contagion, il est estimé qu’au moins 95 % d’une population doit être vaccinée. C’est pourquoi il est crucial d’adhérer à un programme établi et gratuit tel que le Programme québécois d’immunisation. Il est également important de profiter des campagnes de vaccination ciblées, comme celle contre la rougeole lancée en urgence dans plusieurs établissements scolaires au printemps 2024 (14).

Il ne faut donc pas hésiter à respecter le calendrier de vaccination proposé par le ministère de la Santé et des Services sociaux pour les enfants. Les vaccins demeurent nécessaires, même si les risques d’infection diminuent. Les maladies contagieuses circulent partout dans le monde et celles que nous croyons éliminées pourraient, malheureusement, être réintroduites un jour au Québec.

Cette version actualisée de l’article représente une révision de l’article initialement publié sur notre site web. Nous avons pris en compte les évolutions récentes pour vous offrir de l’information à jour et pertinente.

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