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Parole de spécialiste — 15 minutes

Les maladies auto-immunes du tissu conjonctif

Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Vulgarisateur scientifique

Qu'est-ce qu'une maladie auto-immune?

Notre système immunitaire est responsable de nous défendre contre des agressions provenant de cellules et d’organismes étrangers : bactéries, virus, parasites, cellules transplantées, etc. Souvent, notre système immunitaire se dérègle et confond certains de ses propres tissus comme étant des étrangers. La production d’anticorps contre ses propres tissus est à l’origine d’un grand nombre de maladies « auto-immunes ». L’arthrite rhumatoïde, le lupus, l’anémie pernicieuse, le diabète juvénile et plusieurs maladies de la thyroïde sont d’origine auto-immune. Le tissu conjonctif est présent partout dans le corps humain. Il est constitué, entre autres de cellules et de fibres rigides comme le collagène ou élastiques et son rôle est d’envelopper, séparer et protéger les autres tissus corporels. On retrouve donc du tissu conjonctif pour envelopper de gros organes comme le foie ou les reins, dans les articulations, les tendons et ligaments ou encore pour soutenir les petits vaisseaux sanguins comme les artérioles. La peau est particulièrement riche en tissu conjonctif.

Plusieurs maladies peuvent résulter de la présence d’anticorps anti-tissu conjonctif (lupus érythémateux disséminé, sclérose (durcissement des tissus) systémique, syndrome de Sjögren, polymyosites, etc.). La recherche d’anticorps de plusieurs types dans le sang aide le clinicien à distinguer les différentes formes de maladies auto-immunes afin d’établir le pronostic approprié et choisir le meilleur traitement.

Les centromères et le Scl-70

Les centromères et le SCl-70 sont des constituants normaux de nos chromosomes que l’on retrouve dans le noyau de chaque cellule du corps humain à l’exception des globules rouges du sang (qui ne possèdent plus de noyau). La détection d’auto-anticorps anti-centromère et anti-Scl-70 aidera au diagnostic différentiel des deux formes de « Sclérodermies systémiques ». La forme la plus sévère de sclérodermie systémique est appelée « forme cutanée diffuse » et elle peut affecter, en plus de la peau, l’organisme en entier, dont les organes internes comme les poumons. La forme appelée « forme cutanée limitée » est généralement moins sévère et offre un meilleur pronostic. On retrouve des anticorps anti-centromères dans 60 à 80 % des individus souffrant de la forme cutanée limitée alors que les anticorps antiScl-70 seront plutôt présents dans la forme cutanée diffuse plus sévère.

Quand ces deux tests sont-ils prescrits?

Les anticorps anti-centromères et anti-SCL 70 sont généralement prescrits si vous présentez un résultat positif au test ANA (recherche des anticorps antinucléaires) et un ou plusieurs des symptômes suivants (parfois appelés syndrome CREST à partir de leur définition anglaise) :

  • dépôts de calcium sous votre peau (Calcinose)
  • troubles de circulation dans vos doigts et vos orteils et qui donnent à la peau un aspect pâle, cireux ou bleuté (Phénomène de Raynaud)
  • problèmes de reflux gastrique (Dysmotilité œsophagienne)
  • peau de vos doigts épaissie (Sclérodactylie)
  • dilation des petits vaisseaux en surface de votre peau formant de fines lignes rouges (Télangiectasies)

Interprétation des résultats

Des anticorps anti-centromères chez un individu avec des symptômes « CREST » positifs indiquent une très forte probabilité de la forme moins sévère de sclérodermie systémique cutanée limitée. Des résultats positifs peuvent plus rarement être observés dans d’autres maladies auto-immunes, comme le lupus, l’arthrite rhumatoïde, etc. Le taux d’anticorps retrouvé ne corrèle généralement pas avec la sévérité de l’atteinte.

Un résultat négatif pour les anticorps anti-centromère indique qu’il est peu probable, mais pas impossible que vous soyez quand même atteint de sclérodermie systémique cutanée limitée.

Des résultats positifs aux anticorps anti-SCL-70 indiquent plutôt que l’individu souffre de la forme « cutanée diffuse » plus sévère de sclérodermie systémique.

Adapté de la version anglaise de Labtest Online

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Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Raymond Lepage, Ph. D., Docteur en biochimie
Vulgarisateur scientifique
Pendant une cinquantaine d’années, Raymond Lepage a agi comme biochimiste clinique responsable de laboratoires tant publics que privés. Professeur agrégé de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, il a également été consultant, chercheur, expert juriste et conférencier. Auteur ou coauteur de plus de 100 publications parues dans des congrès et des revues scientifiques, il consacre désormais une partie de sa semi-retraite à la vulgarisation scientifique.